La justice russe a condamné ce week-end à des peines de prison au moins 150 personnes arrêtées au cours d'hommages à l'opposant Alexeï Navalny, pour avoir violé la stricte législation encadrant les manifestations, selon des données des tribunaux dimanche.
Rien qu'à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest, les tribunaux ont condamné samedi et dimanche 154 d'entre elles à des peines allant jusqu'à 14 jours de prison, selon les décisions rendues publiques par le service de presse des tribunaux de cette ville, la deuxième de Russie.
L'ambassadrice américaine en Russie, Lynne Tracy, a dit s'être recueillie dimanche devant un mémorial improvisé dédié à l'opposant russe Alexeï Navalny à Moscou, alors que les autorités ont fermement réprimé tout rassemblement de ce type depuis l'annonce de son décès en prison vendredi.
«Aujourd'hui, à la pierre de Solovetsky, nous pleurons la mort d'Alexeï Navalny et d'autres victimes de la répression politique en Russie», a écrit l'ambassade sur son compte Telegram. Ce message était accompagné d'une photo de l'ambassadrice, devant plusieurs bouquets de fleurs déposés sur ce monument aux victimes de la répression politique situé juste à côté de la Loubianka, le tristement célèbre siège du KGB soviétique puis du FSB russe.
Dans un silence absolu, des centaines de Moscovites se sont succédé toute la journée de samedi pour déposer des fleurs en hommage à l'opposant Alexeï Navalny, mort en prison la veille, et qui était pour beaucoup un symbole d'"espoir".
Dès la matinée, la police a bouclé la place où se trouve le monument aux victimes des répressions politiques sous l'URSS, traditionnel lieu de rassemblement de l'opposition près de l'avenue Sakharov, artère qui porte le nom du célèbre dissident soviétique.
Des dizaines d'agents et des fourgons étaient sur place, a constaté une journaliste de l'AFP.
Devant le monument baptisé "Mur du deuil", des centaines de fleurs, des portraits d'Alexeï Navalny et des bougies ont été déposés par des Moscovites qui pour certains sont venus en famille, avec leurs enfants. Des femmes pleuraient.
Les proches d'Alexeï Navalny ont qualifié samedi les autorités russes de "tueurs" cherchant à "couvrir leurs traces" en refusant de leur remettre son corps, le Kremlin gardant le silence malgré les accusations de l'Occident et des rassemblements en hommage à l'opposant.
En dépit de la sévère répression et de mises en garde, des centaines de Russes ont participé à des petits rassemblements samedi dans plusieurs villes pour rendre hommage à ce célèbre détracteur du Kremlin, mort la veille à 47 ans dans une prison de l'Arctique russe. Depuis vendredi, la police a procédé à 231 arrestations lors de ces événements, selon l'ONG spécialisée OVD-Info.
Les enquêteurs russes ont affirmé à un avocat d’Alexeï Navalny que la cause de son décès n'a pas été établie, a indiqué samedi l'équipe du défunt, accusant les autorités de «mentir» afin de conserver sa dépouille, réclamée par ses proches.
Cet avocat est allé voir les enquêteurs et «a été informé que ‘la cause du décès d'Alexeï n'a pas été déterminée, qu'un nouvel examen histologique a été effectué’», a écrit sa porte-parole, Kira Iarmich, sur X.
«Les résultats devraient être connus la semaine prochaine. Il est évident qu'ils mentent et font tout leur possible pour ne pas avoir à remettre le corps», a-t-elle ajouté.
Selon l'équipe d’Alexeï Navalny a affirmé que son corps n'était pas à la morgue de la ville arctique de Salekhard où les autorités carcérales ont pourtant envoyé sa mère.
«L'avocat d'Alexeï et sa mère sont arrivés à la morgue de Salekhard. Elle était fermée, alors que la colonie (pénitentiaire) avait assuré qu'elle fonctionnait et que le corps de Navalny s'y trouvait. L'avocat a appelé le numéro de téléphone indiqué sur la porte. On lui a dit qu'il était le septième à appeler aujourd'hui et que le corps d'Alexeï n'était pas à la morgue», a indiqué sur X, la porte-parole de l'opposant Kira Iarmich.
L'équipe d’Alexeï Navalny a demandé, ce samedi, à ce que la dépouille de l'opposant russe leur soit remise «immédiatement».
«Un employé de la colonie (pénitentiaire) a déclaré que le corps d'Alexeï Navalny se trouvait à Salekhard», une ville de la région de l'Arctique russe où se situait sa prison, et avait été emporté par des «enquêteurs» pour «effectuer des ‘recherches’», a indiqué la porte-parole de l'opposant, Kira Iarmich.
«Nous demandons à ce que le corps d'Alexeï Navalny soit immédiatement remis à sa famille», a-t-elle ajouté, précisant que les autorités carcérales avait donné à sa mère, Lioudmila Navalanïa, un document «officiel» confirmant le décès.
Les ministres des Affaires étrangères du G7, réunis à Munich, ont observé une minute de silence ce samedi, en hommage à Alexeï Navalny, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères.
Selon l'ONG spécialisée OVD-Info, une centaine de personnes ont été arrêtées au total lors de plusieurs rassemblements en Russie en mémoire de l'opposant Alexeï Navalny.
D’après un décompte publié sur son site et mis à jour ce samedi matin, «plus de 101 personnes ont été arrêtées dans dix villes».
En effet, une soixantaine ont été interpellées et placées en détention à Saint-Pétersbourg, une quinzaine à Nijni Novgorod et une dizaine à Moscou.
Emmanuel Macron a salué de nouveau ce vendredi soir la "mémoire" de l'opposant Alexeï Navalny, dont la mort dans sa prison de l'Arctique dit selon lui "la faiblesse du Kremlin et la peur de tout opposant".
"Je pense ce soir à son épouse, à sa famille, lui qui dément le déclin du courage contre lequel nous mettait en garde (Alexandre) Soljenitsyne", a déclaré le chef de l'Etat français depuis l'Elysée, à l'occasion de la signature d'un accord de sécurité avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Des centaines de personnes se sont rassemblées ce vendredi soir à travers l'Europe pour rendre hommage à l'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, dont Moscou a annoncé le décès.
Joe Biden s'est dit ce vendredi "scandalisé" par la mort de l'opposant russe Alexeï Navalny, une "voix puissante pour la vérité", et a affirmé que le président russe Vladimir "Poutine était responsable".
"Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé", a toutefois précisé le président américain lors d'une allocution à la Maison Blanche.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé une "enquête complète, crédible et transparente" sur la mort de l'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, a déclaré ce vendredi son porte-parole.
"Le secrétaire général est choqué par les informations sur la mort en détention de l'opposant Alexeï Navalny (...) et appelle à une enquête complète, crédible et transparente sur les circonstances" de sa mort, a indiqué Stéphane Dujarric.
Le Kremlin a assuré ce vendredi que les accusations et critiques occidentales envers Moscou après la mort en prison du principal opposant russe Alexeï Navalny étaient "absolument inacceptables", tout en assurant ne pas savoir dans l'immédiat la cause du décès.
"Il n'y a aucune information sur la cause du décès et pourtant de telles déclarations se succèdent (...) Nous considérons que de telles déclarations sont absolument inacceptables", a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, cité par les agences de presse russes.
Emmanuel Macron a exprimé ce vendredi "colère et indignation" après la mort de l'opposant russe Alexeï Navalny, décédé à 47 ans en prison, dont il a salué l'"engagement" et le "courage".
"Dans la Russie d'aujourd'hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort", a réagi le président français sur le réseau social X. "Pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple russe", a-t-il ajouté.
Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort. Colère et indignation.
Je salue la mémoire d’Alexeï Navalny, son engagement, son courage. Pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple russe.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 16, 2024
Le chef de l'Etat ukrainien Volodomyr Zelensky a jugé que le président russe Vladimir Poutine devrait "rendre des comptes pour ses crimes" après la mort en prison annoncée ce vendredi de l'opposant russe Alexeï Navalny.
"Il est évident pour moi que (Alexeï Navalny) a été tué comme des milliers d'autres qui ont été torturés à mort à cause d'une seule personne, Poutine, qui ne se soucie pas de qui va mourir tant qu'il conserve sa position", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier Olaf Scholz à Berlin, ajoutant que Poutine "devra rendre des comptes pour ses crimes".