Environ 30.000 juifs ont quitté la France pour faire leur Alyah ces dix dernières années, poussés par la montée de l'antisémitisme. C'est le cas d'Anaïs, 33 ans, et de son mari qui ont décidé de quitter le pays le 8 août dernier pour s'installer en Israël. Une décision qu'ils ne regrettent pas malgré le conflit avec le Hamas.
Le choix d'une vie. Le 8 août dernier Anaïs, son mari et leurs quatre enfants étaient dans l’avion pour Tel Aviv. Ils sont nés en France y ont grandi mais ont décidé de faire leur Alyah. Une décision mûrie face à l’antisémitisme grandissant dans l’hexagone.
Anaïs confie à CNEWS : «On n’était pas tranquille, les enfants étaient dans une école juive gardée par des militaires. A la sortie il fallait tout de suite enlever la kippa, j’avais toujours peur que la nourrice oublie de l’enlever à mon fils».
A 33 ans, Anaïs et son mari ont décidé de quitter la France pour s’installer à Gan Yavné, près de la ville d'Ashdod (ouest du pays) pour retrouver une partie de sa famille. Leur objectif offrir à leurs enfants un environnement plus serein. Mais deux mois après leur emménagement les sirènes retentissent dès 6h du matin. «Au fur et à mesure de la journée de 7 octobre, c’était clairement la descente aux enfers on a appris qu’il y avait des infiltrations terroristes on était dans le mamad [ un abri anti roquettes, ndlr], on a essayé de le condamner on ne savait pas quoi faire les enfants étaient terrorisés, les enfants nous ont dit il faut rentrer à Paris.»
«Ce n'est pas une fuite, c'est un choix de vie»
Une décision suivie d'effet, alors que le mari d’Anaïs a conservé une activité professionnelle dans la capitale de France. La famille a donc profité d’un de ses déplacements pour repartir en France pendant un mois. Mais arrivés dans l’Hexagone, c’est le choc. Les familles juives ont retiré leur mezouzah de leur porte. «On a vu les gens dans la peur, on a vu les gens qui n’allaient plus dans les restaurants kasher, on s’est dit on n’est plus chez nous ça fait mal de réaliser cela les premiers jours, je n’arrêtais pas de pleurer».
Son mari préfère garder l’anonymat en raison de ses activités professionnelles, mais pour lui cette situation est un déchirement. «Je suis né en France, j’ai toujours vécu là-bas et la France reste mon pays. Israël est mon deuxième pays maintenant. Ce n'est pas une fuite, c’est un choix de vie. Se dire qu’aujourd’hui on n’est plus en sécurité en France, nous l'avons ressenti quand on est reparti et on s’est dit on n’a plus notre place.»
Aujourd'hui, ils habitent à 30 km de Gaza et se sentent malgré tout plus en sécurité dans leur nouvelle ville qu’en France. «Heureusement que le dôme de fer existe sinon cela ferait longtemps que nous ne serions plus en vie. On a confiance en nos soldats, ils savent nous défendre».
Parmi leurs connaissances restées à Paris et qui, pour la plupart, ne comprenaient pas leur choix de quitter la France, nombreuses sont celles qui, depuis le 7 octobre, ont pris la décision de faire leur Alyah.