Ce lundi 25 décembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a convoqué le Parlement en congrès pour y faire un discours à la nation. Une séquence importante pour un pays longtemps en crise diplomatique avec la France et dont certains dossiers animent encore les échanges entre les deux pays.
Une prise de parole de l’autre côté de la Méditerranée qui sera fortement suivie en France. Ce lundi 25 décembre, le président de l’Algérie Abdelmadjid Tebboune a convoqué son Parlement en congrès, la première du genre depuis son élection en 2019 et à un an de la prochaine échéance présidentielle.
Le chef de l’Etat algérien cherche ainsi à introduire une nouvelle tradition, en s’exprimant aux parlementaires et plus directement à la nation. Ce discours sera scruté en France, avec qui les relations diplomatiques n’ont jamais été simples.
Si aujourd’hui, les deux pays tendent à renouer une plus grande communication, certains dossiers restent encore aujourd’hui des sources de tensions potentielles.
L’accord franco-algérien de 1968 remis en cause ?
Depuis quelques semaines, la droite française, mais aussi le gouvernement a évoqué la remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968. Celui-ci, organise la circulation, l'emploi et le séjour en France des ressortissants algériens et de leur famille, selon des règles dérogatoires au droit commun.
Le 6 décembre dernier, dans les colonnes du Figaro, Elisabeth Borne indiquait qu’une renégociation de l’accord était «à l’ordre du jour». De nouvelles discussions fermement refusées par Alger.
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est rendu en novembre dernier sur place, où il a été reçu par le président algérien, pour évoquer notamment «la lutte contre la criminalité organisée», les «migrations» ou les «conséquences de la crise» au Proche-Orient.
Un couplet «anti-France» dans l’hymne algérien
Une autre source de problématiques réside par ailleurs dans le fait que, le 24 mai dernier et par un décret officiel, le président algérien a décidé de réintégrer le troisième couplet du Kassaman, l’hymne national algérien, jugé anti-France. «Ô France, le temps des palabres est révolu [...] Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes», peut-on entendre dans ce chant qui est désormais joué dans toutes les cérémonies officielles en présence d’Abdelmadjid Tebboune.
En réaction, Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, s’était interrogée sur le retour de ce couplet «un peu à contretemps», selon elle.
Le passé colonial entre la France et l’Algérie complexifie les relations entre les deux pays. Selon certaines rumeurs, Emmanuel Macron pourrait effectuer un déplacement à Alger au premier trimestre de 2024.