Alors que les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, ont récemment fixé leurs priorités pour l’année à venir lors de leurs grandes conférences de presse annuelles respectives, 2024 promet d’être périlleuse pour les deux camps.
Après bientôt deux années d’affrontements, la fin des hostilités semble encore lointaine. Et pour cause, la paix entre la Russie et l’Ukraine n’aura lieu que lorsque les objectifs de Moscou auront été atteints, d’après Vladimir Poutine. «La dénazification de l’Ukraine, sa démilitarisation et son statut de neutralité» restent en effet les missions du chef du Kremlin pour 2024, candidat à sa réélection cette année-là.
Alors qu’il a assuré la victoire à la population, le président russe mise sur l’effritement de l’aide occidentale à l’Ukraine, objet de querelles politiques en Europe et aux Etats-Unis. En outre, Vladimir Poutine a promis de continuer à renforcer les capacités militaires de l’armée, tandis que le pays a tourné son économie vers l’effort de guerre. Soupçonné d’avoir reçu de grandes quantités de munitions de la part de la Corée du Nord, la Russie est par ailleurs parvenue à recruter volontairement «486.000 hommes» pour l'armée en 2023. Si la réélection de Vladimir Poutine en mars prochain est quasiment acquise, le nombre d’embrigadements devraient continuer d’accroitre au cours de l’année 2024.
Une Ukraine en difficulté mais déterminée
Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky est revenu au cours de sa conférence de presse annuelle sur l'échec de la contre-offensive estivale, le manque de munitions et l’absence de supériorité aérienne. Pendant que la guerre d'attrition recommence avec une reprise d'initiative russe, les carences demeurent dans les rangs ukrainiens.
«Nous avons besoin de soutien, car nous n'avons tout simplement pas de munitions», a effectivement reconnu le président ukrainien. Convaincu que l'aide continuera à parvenir et que les Etats-Unis «ne trahiront pas» son pays, le président ukrainien a ainsi prévu la production «d’un million de drones» et la mobilisation de «450.000 à 500.000 personnes supplémentaires» en 2024.
Sans dévoiler précisément ses plans pour l’année à venir, Volodymyr Zelensky a également appelé les Ukrainiens à conserver leur «résilience». La position de Kiev reste en effet intacte : toute négociation avec Moscou est exclue.
Mais alors que le conflit s’enlise et que l’Ukraine semble au plus bas, la Russie profitera-t-elle de cette nouvelle annuité pour lancer une offensive de grande envergure ?