Il y a 20 ans jour pour jour ce mercredi 13 décembre, les Américains mettaient la main sur Saddam Hussein, le président irakien déchu, après huit mois de traque. Les images de sa capture avaient alors fait le tour du monde.
«Mesdames et messieurs, nous l’avons». C’est par ces mots que Paul Bremer, administrateur civil américain, a annoncé la capture de Saddam Hussein, le président irakien, le 14 décembre 2003, lors d’une conférence de presse. «Saddam Hussein a été capturé samedi 13 décembre vers 20h30 heure locale, dans une cave de la ville d’ad-Duar, située à une quinzaine de kilomètres au sud de Tikrit», avait-il poursuivi.
Les États-Unis avaient envahi l’Irak en 2003, avec le Royaume-Uni mais sans l’appui des Nations unies, puis ont rapidement renversé le régime de Saddam Hussein. Ils le soupçonnaient de détenir des armes de destructions massives et d’entretenir des relations avec des groupes terroristes, notamment al-Qaida – des accusations qui se sont finalement avérées infondées. Après la chute de son régime, le 9 avril 2003, Saddam Hussein a vécu plus de huit mois dans la clandestinité, sa tête ayant été mise à prix pour 25 millions de dollars.
Après avoir obtenu des renseignements de proches du chef d’État irakien, sur une cachette dans une ferme près de Tikrit, l’opération «Aube rouge» a alors été lancée par l’armée américaine en fin de journée le 13 décembre 2003, avec 600 hommes mobilisés. Quelques minutes après l’assaut, les militaires ont retrouvé Saddam Hussein, caché dans un réduit de 2,5 mètres sous terre, accessible par un passage très étroit, à peine suffisant pour un homme. Sur place, les soldats ont également découvert 750.000 dollars, un pistolet et deux kalachnikovs. Il n'a cependant opposé aucune résistance lors de sa capture.
Les images de l’homme, affaibli, barbu, sortant de son «trou à rats» ont alors fait le tour du monde. Ce n’est que le lendemain, le 14 décembre, que les États-Unis ont confirmé sa capture, après des tests ADN pour confirmer son identité.
Exécuté en décembre 2006
Cette arrestation signe véritablement la fin du régime de terreur de Saddam Hussein en Irak, qui est resté près de 24 ans au pouvoir, et avait imposé une répression sanglante contre ses opposants. Le Raïs a été condamné en 2006 à la peine de mort pour crime contre l’humanité, puis exécuté le 30 décembre de la même année, par pendaison, à l’âge de 69 ans.
Une grande instabilité
Si les États-Unis avaient indiqué à l’époque que l’arrestation de Saddam Hussein constituait une grande étape vers la démocratisation de l’Irak, et que des élections libres ont été organisées dès 2005, le pays est resté en proie à une grande instabilité. L’Irak a été secoué par une guerre civile sanglante de 2006 à 2008, pendant laquelle des groupes insurgés sunnites et chiites se sont affrontés, faisant des dizaines de milliers de morts.
De 2003 à 2011, année du retrait de l'armée américaine de l'Irak, plus de 100.000 civils ont été tués, selon l'organisation Iraq Body Count. Depuis le retrait des troupes américaines, l’organisation terroriste Daesh a considérablement augmenté sa présence sur le territoire irakien, si bien qu’elle contrôlait près d’un tiers du pays en 2014.
Aujourd’hui, si des élections sont organisées régulièrement et que la pluralité politique est encouragée, l’Irak reste parfois le théâtre d’actions violentes. Les Irakiens sont témoins de la corruption toujours très présente au sein des institutions, et environ un tiers de la population vit dans la pauvreté, alors même que le pays est riche en pétrole.