L’OCDE a publié ce mardi son dernier rapport Pisa, qui évalue les systèmes éducatifs et les performances scolaires des élèves de 15 ans dans de nombreux pays. La France a enregistré une baisse «historique» de son niveau en mathématiques en 2022.
Le niveau en mathématiques des jeunes de 15 ans a globalement baissé au niveau international, et la France n’y échappe pas. Selon le huitième et dernier rapport Pisa, publié par l’OCDE ce mardi, le niveau en maths a enregistré une «baisse inédite» après la crise du Covid-19.
Cette étude est réalisée tous les trois ans sonde les performances des systèmes éducatifs de nombreux pays, à travers des tests réalisés sur des élèves en mathématiques, la dominante de cette année, mais également en compréhension de l’écrit et en sciences.
Une nouvelle fois, Singapour s’est illustrée en mathématiques en prenant la tête du classement, suivie par Macao, Taïwan, Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud. Malgré les fortes performances des pays asiatiques, l’OCDE a souligné «une baisse inédite de la performance des élèves dans l’histoire de Pisa».
«En mathématiques, la moyenne des pays de l’OCDE a baissé de 15 points par rapport à 2018, alors que la différence entre chaque cycle n’avait jamais dépassé les quatre points auparavant. En compréhension de l’écrit, la baisse est de 10 points dans la moyenne de l’OCDE», ont indiqué les auteurs du rapport.
Covid-19, pas la seule explication à la baisse de niveau
En compréhension de l’écrit et en sciences, Singapour occupe également la première place du classement, mais est suivi de l’Irlande en compréhension, et du Japon en sciences.
La crise du Covid-19 peut notamment expliquer cette importante baisse du niveau, mais ce n’est pas la seule explication. «Ce recul ne s’explique qu’en partie par la pandémie de COVID-19, dans la mesure où l’on observait déjà une baisse des résultats en compréhension de l’écrit, en sciences et en mathématiques avant 2018», a précisé l'OCDE dans un communiqué.
Comme lors de la précédente étude, la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE, et est classée 22e en maths, 24e en compréhension de l’écrit, et 22e en sciences parmi les 38 pays de l’OCDE. Ce sont les résultats «les plus bas jamais mesurés».
Conséquences du numérique sur l'apprentissage
La France reste marquée par des profondes inégalités dans la réussite en raison de l’origine sociale, un facteur déjà souligné par l’OCDE lors du précédent rapport publié en 2019. La France reste «l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils obtiennent au Pisa est le plus fort», mais sans aggravation notable sur les dix dernières années.
Autre facteur analysé par l’étude Pisa : les conséquences de l’utilisation des appareils numériques, comme les téléphones portables, sur l’apprentissage. «En moyenne dans les pays de l’OCDE, les élèves qui passent jusqu’à une heure par jour sur des appareils numériques pendant leurs loisirs obtiennent des scores en mathématiques supérieurs de 49 points à ceux des élèves qui y consacrent entre cinq et sept heures par jour, après prise en compte du profil socioéconomique des élèves et des établissements. En moyenne dans l’OCDE, 45 % des élèves se disent nerveux ou anxieux si leur téléphone n’est pas à proximité, et 65 % indiquent être déconcentrés par l’utilisation d’appareils numériques dans au moins certains cours de mathématiques», précise l'OCDE.