Outre Joe Biden et Donald Trump, plusieurs candidats tentent leur chance dans la course à la Maison-Blanche pour l'élection présidentielle de 2024.
Se dirige-t-on vers un nouveau duel Biden versus Trump en 2024 ? Si cette hypothèse semble plutôt probable, d’autres personnalités politiques ont d’ores et déjà annoncé leur candidature pour la prochaine élection présidentielle américaine.
Chez les démocrates
Joe Biden (81 ans)
Joe Biden a déclaré son intention de concourir à sa réélection en postant une vidéo sur ses réseaux sociaux le 25 avril dernier, quatre années jour pour jour après l’annonce de sa première candidature. Sa participation à l’élection 2024 ne suscite pas un enthousiasme débordant, même au sein de son propre camp, notamment en raison de son âge. En cas de réélection, Joe Biden, qui est déjà le président américain le plus vieux en exercice, quitterait le pouvoir à 86 ans.
Le démocrate devra réussir à convaincre les électeurs de lui refaire confiance pour quatre années supplémentaires et leur faire oublier son âge. Il devra également les convaincre de sa capacité à résorber l’inflation et le chômage aux Etats-Unis, qui font partie des principales préoccupations de la population, mais également à remobiliser l'électorat jeune, déçu par sa politique internationale.
Marianne Williamson (70 ans)
Déjà candidate en 2020 à la primaire démocrate, Marianne Williamson, écrivaine à succès, a été la première à annoncer sa candidature, en mars dernier. Agée de 71 ans, elle est considérée comme la «gourou d’Oprah Winfrey», en raison de son apparition régulière dans les émissions de l’animatrice star pour y donner des conseils de développement personnel, son domaine d’expertise.
Marianne Williamson fait partie de l’aile progressiste du parti démocrate. Elle est notamment très engagée dans la lutte contre la pauvreté, soutient des organismes de lutte contre le sida, et a proposé la création d’un ministère de la Paix aux Etats-Unis. Ses idées et sa personnalité excentrique ne lui avaient cependant pas permis de faire la différence face à Joe Biden, et elle plafonnait à 0,3% des intentions de vote.
Chez les écologistes
Jill Stein (73 ans)
Elle se lance pour la troisième fois dans la course à la présidence des Etats-Unis. Âgée de 73 ans, cette diplômée de Harvard en psychologie et sociologie brigue la candidature du Parti vert, la coalition de partis écologistes américains.
La candidature de Jill Stein pourrait mettre Joe Biden un peu plus en difficulté. En effet, depuis l’éclatement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre dernier, le président américain voit le soutien de l’aile gauche de son électorat, notamment des jeunes, s’éroder peu à peu. Une partie de ses électeurs lui reproche son soutien sans faille à Israël et regrette qu’il n’ait pas appelé à un cessez-le-feu. Jill Stein pourrait donc séduire cette partie plus à gauche de l'électorat de Joe Biden.
«Nous devons commencer à construire une Amérique qui fonctionne pour chacun d'entre nous, ce qui implique un salaire décent pour les travailleurs, un New Deal vert, une charte des droits économiques. Nous pouvons mettre fin aux guerres sans fin qui ne résolvent rien», a déclaré Jill Stein à l’annonce de sa candidature, souhaitant axer sa campagne sur les droits des travailleurs, l’inflation et la politique internationale.
Chez les Républicains
Donald Trump (77 ans)
L'ancien président Donald Trump s'est porté candidat dès novembre 2022, après des élections de mi-mandat qui ont sanctionné ses soutiens. «Afin de rendre à l'Amérique sa grandeur et sa gloire, j'annonce ma candidature à l'élection présidentielle», avait-il déclaré lors de l’annonce de sa candidature.
Embourbé dans de lourdes affaires judiciaires, il est le premier président américain à être inculpé au pénal, dans le cadre de l'affaire Stormy Daniels, et dans plusieurs autres dossiers. Malgré cela, il reste très largement en tête des intentions de vote pour l’investiture des Républicains. Déterminé à reprendre la Maison-Blanche, après l’avoir cédée à Joe Biden il y a quatre ans, Donald Trump continue de nier sa défaite de 2020 et dénonce une «chasse aux sorcières» de la part de ses opposants et des juges.
Il a par ailleurs très largement remporté le caucus de l'Iowa, avec plus de 50 points d'avance dans les intentions de vote sur ses adversaires, lançant sa campagne pour les primaires sur les chapeaux de roues.
Nikki Haley (52 ans)
Nikki Haley a été l’ambassadrice de Donald Trump aux Nations unies lorsqu’il était président. Cette dernière avait quitté l’administration Trump en 2018, avant que sa réputation ne soit trop liée à celle de l’ancien président.
Fille d’immigrés indiens, Nikki Haley est devenue la première femme, qui plus est non blanche, gouverneure de Caroline du Sud. Lors de ses dernières prises de parole concernant les élections 2024, elle a appelé à une «nouvelle génération de dirigeants», et a notamment critiqué le bilan des Républicains lors des dernières élections.
Elle est désormais seule candidate encore en lice face à Donald Trump pour la primaire républicaine, tous les autres ayant abandonné la course. Depuis plusieurs semaines, elle attaque de plus en plus son rival pour la primaire, affirmant notamment qu'il devient trop vieux pour diriger les Etats-Unis.
Plusieurs abandons
Si les Démocrates n’ont pour l’heure que deux prétendants déclarés à la Maison blanche, côté Républicains, les candidatures étaient nombreuses, mais la quasi-totalité des candidats ont abandonné en cours de route. Le dernier en date, Ron DeSantis, était pourtant deuxième dans les intentions de vote après Donald Trump. Le gouverneur de Floride, apprécié par la droite conservatrice et religieuse, a abandonné la course à l'investiture républicaine le 21 janvier, et a annoncé soutenir l'ancien président américain, qui survole la campagne pour le moment. «Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump», a-t-il déclaré.
Un à un, les candidats à la primaire républicaine se sont retirés. Asa Hutchinson, ex-gouverneur de l’Arkansas, a abandonné mi-janvier en raison de ses résultats trop faibles lors des premiers votes des primaires. Il a annoncé soutenir Nikki Haley, car estime que Donald Trump divise trop les Etats-Unis.
Parmi les non-politiques, Vivek Ramaswamy, surnommé par la presse américaine le «PDG anti-woke», était également en lice, avant de jeter l'éponge, après sa défaite écrasante au caucus de l'Iowa, où il est arrivé en avant-dernière position.
De même pour le Républicain Mike Pence, qui a jeté l'éponge bien avant le début des primaires en raison du manque de financement pour sa campagne, ou encore de Tim Scott, sénateur républicain noir, trop loin dans les sondages pour espérer devancer Donald Trump. Chris Christie, l'ancien gouverneur du New Jersey, a également abandonné avant le début des primaires, et a déclaré : «il est clair pour moi ce soir qu'il n'y a pas de voie pour gagner l'investiture». Il avait échoué à se qualifier pour les débats de la primaire, en raison de résultats trop faibles dans les sondages.
Chez les Démocrates, Robert F. Kennedy Jr, neveu de l'ancien président John F. Kennedy, a lui aussi retiré sa candidature après quelques mois.