Plus d’un an après le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, les médias allemand et américain Der Spiegel et Washington Post ont publié samedi 11 novembre une enquête conjointe pointant du doigt le rôle central d’un commandant de l’armée ukrainienne, Roman Tchervinski, dans ces attaques.
Une piste se dégage alors que l’enquête piétinait depuis plus d’une année. Dans une enquête conjointe relayée samedi, le Washington Post et Der Spiegel ont souligné le rôle prépondérant qu'aurait joué le commandant ukrainien Roman Tchervinski dans les sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2.
Die Sprengung von #NordStream war ein terroristischer Akt gegen Deutschland. Dass die #USA jetzt einen bösen bösen Ukrainer präsentiert ist eine Ohrfeige für die Deutschen, und die bedanken sich für diese Demütigung mit einer Verdopplung der Militärhilfe… Geiles Drehbuch pic.twitter.com/fzuzVbJjK4
— Papa W. (@Vwadi007) November 12, 2023
Le quotidien américain et le magazine allemand ont assuré que l’homme de 48 ans, qui a servi dans les Forces d'opérations spéciales ukrainiennes, a supervisé la logistique de l’opération, tout en encadrant une équipe de six personnes.
Selon l’enquête, Roman Tchervinski a loué un voilier sous de fausses identités avant d’emmener ses hommes, qu’il a équipés avec du matériel de plongée, sur les pipelines afin de les saboter. Le journal américain a affirmé que le commandant ukrainien avait reçu ses ordres de responsables haut placés au sein de l’armée ukrainienne.
Dans leur travail journalistique sur ce dossier, les deux médias internationaux se sont appuyés sur des informations provenant de responsables en Ukraine, ainsi que sur des témoignages anonymes d’agents qui ont travaillé sur l’opération.
Un démenti du président Zelensky
Roman Tchervinski a démenti les accusations prononcées à son encontre. «Toutes les spéculations sur mon implication dans l'attaque de Nord Stream sont répandues par la propagande russe sans aucun fondement», a expliqué ce dernier par l’intermédiaire de son avocat.
Interrogé à plusieurs reprises sur une éventuelle implication de l’armée ukrainienne dans les sabotages des gazoducs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi réfuté cette hypothèse.
«Les Ukrainiens n’ont rien fait, c’est la chose la plus importante. Quelqu’un a dit qu’il y avait certains signes ou même un drapeau ukrainien, c’est comique pour être honnête. Ce qui nous intéresse, ce sont les livraisons d’armes et notre victoire», a précisé le chef d’État en réponse à cette question il y a quelques mois. D’après le Washington Post, l'opération de sabotage a été planifié sans que ce dernier ne soit mis au courant.
Pour rappel, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines s'étaient produites sur Nord Stream 1 et 2 le 26 septembre 2022, à quelques heures d’intervalle. La Russie et l’Ukraine s’étaient mutuellement rejetées la faute de ces attaques, en plein contexte de guerre menée sur le sol ukrainien.