Ce mardi 3 octobre marque le funeste anniversaire du plus grand drame survenu en Méditerranée ces dernières années. Le 3 octobre 2013, 368 migrants trouvaient la mort dans le naufrage d'un bateau au large des côtes de Lampedusa, en Italie.
Un devoir de mémoire. Deux semaines après l’arrivée de plus de 12.000 migrants sur l’île de Lampedusa, en Italie, les autorités ont frôlé un drame humanitaire.
Une séquence qui fait écho au triste anniversaire, ce mardi 3 octobre, des dix ans de la mort des 368 migrants en provenance de Libye, sur les rivages de l’île italienne, mettant une nouvelle fois en lumière le fléau des traversées sauvages de la Méditerranée. Un événement qui résonne encore dans les mémoires, alors que la crise migratoire ne cesse de s'accentuer aux portes de l'Europe.
«Le pire naufrage de l'histoire de la Méditerranée»
Le 3 octobre 2013, un chalutier qui transportait plus de 500 migrants a sombré au large de l'île italienne de Lampedusa. Parti deux jours plus tôt de Tripoli, en Libye, le navire composé en majorité d’Éthiopiens et d’Érythréens a chaviré en mer, occasionnant la mort de 368 passagers. Un drame humanitaire qui avait suscité l’émotion de l’Europe entière, les dirigeants européens s’engageant à ce qu’une telle tragédie ne se reproduise plus jamais.
Ce samedi 30 septembre, c’est à bord d’un voilier en mer, au large de la ville de Sète, dans l’Hérault, que l’association SOS Méditerranée a rendu hommage aux victimes du drame de Lampedusa survenu dix ans plus tôt.
Qualifié de «pire naufrage en Méditerranée», ce drame avait éveillé les consciences sur ce qu’on appellera plus tard «le plus grand cimetière du monde» en référence aux quelque 30.000 personnes qui ont perdu la vie en tentant la traversée, dont plus de 2.500 en 2023.
Dix ans plus tard, l’Italie fait toujours face aux mêmes problèmes. En l’espace de quelques jours, l’état d’urgence a été décrété à Lampedusa, le 15 septembre dernier, après l’arrivée de plus de 12.000 migrants dans près de 120 bateaux sur les côtes de l’île italienne, faisant craindre un nouveau drame humanitaire. Le centre d’accueil de migrants de l’île ne dispose que d’une capacité limitée à 400 places. Une situation qui révèle l’impuissance des politiques face à un phénomène en recrudescence ces dernières années.
Un combat mené par le pape depuis 10 ans
Et pourtant, la situation a été prise très au sérieux, les ministres de l’Intérieur de plusieurs pays européens s’étant réunis pour trouver des solutions pour gérer cet afflux de migrants au sein du vieux continent. Le pape François est même allé jusqu’à s’exprimer sur cette question qui divise l’Europe. Le souverain pontife a demandé une «responsabilité européenne» sur la question migratoire et estimé que «les migrants doivent être accueillis, protégés et accompagnés».
Un combat que mène le pape depuis son élection. En effet, Le 8 juillet 2013, le pape François s’est rendu sur la petite île italienne de Lampedusa, le territoire le plus austral de l’Union européenne, plus proche des côtes africaines que de l’Europe, pour ce qui allait être son tout premier déplacement hors du Vatican.
Le pape François avait alors dénoncé, lors de la messe célébrée sur l’île, «la mondialisation de l’indifférence», en référence à la multiplication des naufrages d’embarcations de fortune utilisées par des passeurs peu scrupuleux pour transporter des hommes et des femmes, et parfois leurs enfants, d’une rive à l’autre de la Méditerranée, en quête d’un avenir meilleur.