Une vaste manifestation a eu lieu en Pologne ce dimanche 1er octobre, afin de mobiliser les électeurs opposés au gouvernement en place, à quinze jours des élections législatives.
«La plus grande manifestation dans l'histoire de Varsovie», ainsi décrite par Monika Beuth, porte-parole de la mairie, s'est déroulée dans le centre de la capitale polonaise, dans le but de protester contre les nationalistes eurosceptiques au pouvoir depuis huit ans dans le pays et de mobiliser les électeurs à quinze jours des législatives.
Cette marche anti-gouvernementale, intitulée la «Marche d'un million de cœurs» a été organisée à l'initiative de Donald Tusk, ancien Premier ministre et chef de la Coalition civique, un bloc centriste. «Quand je vois ces centaines de milliers de visages souriants, je sens bien qu’un moment décisif de l’histoire de notre patrie arrive», a-t-il déclaré lors du début de la manifestion dans la capitale.
Il a également affirmé que cet événement marquerait «l’un des plus grands événements» de l’histoire moderne de la Pologne et qu'il s'inscrirait parmi les «plus grandes manifestations en Europe ces dernières années».
«La Pologne mérite mieux, je suis même convaincu que la Pologne mérite le meilleur [...] Nous sommes ici pour gagner les élections législatives du 15 octobre» a-t-il ajouté.
«Notre liberté est réduite»
Les manifestants ont brandi des drapeaux polonais et européens, ainsi qu'un petit cœur blanc et rouge, symbole de la coalition centriste et donc signe de leur désaccord avec le pouvoir.
De nombreuses personnalités politiques, y compris des dirigeants d'autres partis d'opposition, ont également participé à la marche. Robert Biedron, co-dirigeant du parti Nouvelle Gauche, a déclaré à la foule : «Nous sommes prêts à gagner, nous sommes prêts à former un gouvernement démocratique, européen et moderne».
Malgré les conflits avec l'Union européenne et les critiques sur l'état de droit en Pologne, le PiS, dirigé par Jaroslaw Kaczynski, conserve une avance confortable dans les sondages, avec environ 35% des intentions de vote, selon l'institut de sondages IBRiS. La Coalition civique est en deuxième position, soutenue par 27 % des électeurs, selon la même étude.
Cependant, selon Donald Tusk, des sondages commandés par son parti montrent que l'avance du PiS s'est récemment réduite à seulement deux points de pourcentage. «Rien n’est encore joué», a-t-il affirmé à la foule réunie à Elblag, promettant de demander des comptes aux autorités actuelles à l’issue du scrutin.
En parallèle, les dirigeants de PiS ont organisé leur propre rassemblement à Katowice, dans le sud du pays, ce dimanche en réponse à la «Marche d'un million de cœurs».