Plus d’une semaine après l’arrivée de 8.500 migrants en seulement trois jours sur l’île de Lampedusa en Italie, les ministres de l’intérieur de l’UE se réunissent ce jeudi 28 septembre à Bruxelles en Belgique pour discuter de la situation migratoire.
Mettre de côté les divergences politiques. Face à l’affût de migrants ces dernières années en Europe, les gouvernements européens vont devoir se mettre d’accord sur une politique migratoire à adopter. Et cette question risque d’être au menu de ce jeudi, alors que les ministres de l’intérieur se réunissent à Bruxelles en Belgique.
L’arrivée de 8.500 migrants à Lampedusa en Italie à la mi-septembre a mis en avant la question tumultueuse de la gestion de l’immigration en Europe. Et pour cause, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola avait appelé à un déblocage rapide des discussions entre Etats membres mercredi, faisant référence à la politique migratoire dans l’UE.
«Il est essentiel de résoudre la crise législative sur la migration», a exhorté la responsable maltaise, membre du Parti populaire européen (droite), lors d'une interview avec la «European Newsroom» qui regroupe des agences de presse européennes dont l'AFP. «La semaine prochaine, nous serons le 3 octobre, dix ans après la tragédie de Lampedusa, lorsque la mer Méditerranée a été qualifiée de plus grand cimetière du monde», a-t-elle rappelé.
L’Allemagne le nouvel ennemi ?
L'un des textes du pacte sur la migration et l'asile présenté par la Commission européenne en septembre 2020, portant sur un système de solidarité obligatoire entre les Vingt-Sept en cas d'afflux massif de migrants aux frontières d'un État membre, est actuellement bloqué par des désaccords entre les pays.
La Hongrie, la Pologne, l'Autriche et la République tchèque s'y sont opposées en juillet, tandis que l'Allemagne, la Slovaquie et les Pays-Bas se sont abstenus, ce qui empêche d'atteindre la majorité nécessaire pour une adoption.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a redit dimanche ne pas pouvoir accepter ce texte, affirmant qu'il «inciterait de facto à nouveau à l'acheminement d'un grand nombre de réfugiés non enregistrés vers l'Allemagne en cas de crise». Pour mettre la pression sur les États membres et les pousser à se mettre d'accord, le Parlement européen a en réponse décidé la semaine dernière de mettre sur pause les négociations sur deux autres règlements du paquet migratoire visant à renforcer la sécurité aux frontières extérieures.
«Nous ne pouvons pas nous contenter de faire avancer le volet sécurité (de la réforme) sans faire avancer celui de l'asile» et de la solidarité entre États membres, a justifié Roberta Metsola. La présidente du Parlement européen s'est toutefois voulue «confiante» et «optimiste», affirmant espérer une percée rapide sur ce règlement «crise», notamment à la suite de la réunion de ce jeudi, afin que l'ensemble du pacte migratoire puisse être adopté avant les élections européennes de juin 2024.
«Je ne peux pas imaginer faire face à mes électeurs et leur dire, cinq ans de plus ont passé (...) et nous nous retrouvons dans cette situation», a-t-elle déclaré.