Une vidéo tournée par un drone militaire ukrainien près de Bakhmout montre un soldat russe rendre les armes et supplier les Ukrainiens de le laisser en vie.
Des images poignantes, dignes des plus grands films de guerre. Révélée par le Wall Street Journal, une vidéo montre comment un soldat russe s'est rendu à l'ennemi en communiquant avec un drone ukrainien, à la fois témoin et acteur de la scène.
Les faits se déroulent le 9 mai dernier. Ruslan Anitin, un soldat russe, est le dernier survivant d'une tranchée de Bakhmout, où se déroule l'une des batailles les plus sanglantes du conflit. Autour de lui, plusieurs de ses camarades sont morts, tués par des drones ukrainiens.
Alors que deux appareils volent au-dessus de lui, on le voit placer ses bras en croix et implorer les forces ukrainiennes de lui laisser la vie sauve. En communiquant par geste, il tente d'instaurer un code : un flash de drone signifierait «oui», deux flashs, «non».
«Rends-toi, suis le drone»
A l'aide du drone, les Ukrainiens lâchent à ses pieds une note sur laquelle il est écrit : «Rends-toi, suis le drone». Mimant un geste de décapitation avec sa main, le soldat veut s'assurer qu'il ne sera pas exécuté. En guise de réponse, le drone vole de droite à gauche, pour dire «non».
Guidé à distance par l'appareil, le soldat russe prend la route en direction du camp ukrainien. Visiblement épuisé et sous le choc, il s'arrête de temps en temps pour boire ou fumer une cigarette. A plusieurs reprises, il semble visé par des tirs d'artillerie.
Après un peu moins d'un kilomètre de marche, la vidéo montre Ruslan Anitin arriver dans la tranchée ukrainienne et être arrêté par un soldat.
«J'ai eu pitié. Même si c'est un ennemi, même s'il a tué nos hommes, j'ai eu pitié de lui», a déclaré un opérateur de drone ukrainien au Wall Street Journal.
Retrouvé par un journaliste du quotidien américain, Ruslan Anitin a expliqué ne pas regretter son geste, bien qu'il risque la prison en Russie en cas d'échange de prisonniers. «Qu'ils m'enferment. J'aimerais retourner chez moi, auprès de ma famille, et ne jamais vivre ce que j'ai vu ici», a-t-il déclaré.