Après son inculpation devant un tribunal de Miami, lors de laquelle il a plaidé non coupable des 37 chefs d’accusation qui pèsent sur lui, Donald Trump a contre-attaqué devant ses partisans dans le New Jersey.
Après sa comparution historique en Floride, inculpé pour avoir conservé des documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche, Donald Trump a mobilisé ses partisans dans le New Jersey pour une riposte médiatique. S’agissant de la toute première inculpation d’un ancien président au niveau fédéral, l’affaire est particulièrement suivie aux Etats-Unis et dans le monde, permettant à Donald Trump de déverser, une fois de plus, sa colère contre son adversaire, Joe Biden, et contre le système politique américain, qui chercherait à lui nuire.
«Je viens d’être inculpé», a-t-il déclaré devant son audience, «un merveilleux anniversaire», a-t-il plaisanté, fêtant effectivement son 77e anniversaire ce mercredi 14 juin. Donald Trump a plaidé non-coupable des 37 chefs d’accusation dont il est la cible, et notamment de «rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale», «entrave à la justice» et «faux témoignage».
Lors son discours dans le New Jersey, il a une nouvelle fois clamé son innocence, en affirmant qu’il avait «tout à fait le droit» de garder certains documents avec lui après son mandat, puisqu’il s’agissait, selon lui, de documents personnels, et qu’ils lui appartenaient. Une fausse information, puisque la loi sur les archives présidentielles dispose que tous les documents du président appartiennent au gouvernement fédéral et non au président lui-même, et que ce dernier a obligation de rendre tous ces documents au service national des archives en quittant la Maison Blanche. En conservant certains dossiers dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, Donald Trump a donc enfreint cette loi. C’est pour cette raison qu’une perquisition avait été menée l’année dernière par le FBI dans sa maison, afin de récupérer les centaines de documents manquants.
Un «abus de pouvoir»
Pas de quoi inquiéter le Républicain, candidat à l’élection de 2024, qui s’estime complètement innocent, et même la victime d’un système qui voudrait le réduire au silence. «Aujourd'hui, nous avons assisté à l'abus de pouvoir le plus diabolique et le plus odieux de l'histoire de notre pays, a-t-il lancé devant ses supporters. Ce jour restera dans l’infamie.»
Il accuse notamment Joe Biden et son administration d’être totalement «corrompus», de chercher à lui nuire. «C'est une persécution politique digne des régimes fascistes ou communistes», a-t-il lâché. Quelques heures avant de se présenter au tribunal de Miami, Donald Trump avait par ailleurs promis, sur les réseaux sociaux, d’attaquer Joe Biden en justice s’il remportait l’élection de 2024. «Je vais nommer un véritable "procureur" spécial pour poursuivre le président le plus corrompu de l'histoire des Etats-Unis, Joe Biden, toute la famille criminelle Biden et toutes les autres personnes impliquées dans la destruction de nos élections, de nos frontières et de notre pays lui-même !», avait-il affirmé.
Une longue liste d'affaires judiciaires en cours
Donald Trump engage la riposte sur le plan médiatique, espérant que les affaires judiciaires dont il fait l’objet ne l’empêcheront pas de se présenter en 2024, et que son discours vindicatif contre l’administration démocrate lui permettra de gagner en popularité. Pourtant, le nombre d’affaires judiciaires qui s’accumulent commence à être compromettant.
En avril dernier, il avait également été incité à comparaître devant le tribunal de Manhattan pour une affaire de fraude comptable. Il est accusé d’avoir détourné de l’argent de l’une de ses sociétés pour acheter le silence d’une ancienne actrice pornographique avec qui il aurait eu une relation. D’ici à septembre prochain, une procureure de l’Etat de Géorgie doit également annoncer le résultat de son enquête sur les pressions qu’aurait exercées Donald Trump pour tenter de changer le résultat de l’élection présidentielle de 2020, qui a consacré Joe Biden. Une enquête est également en cours sur sa potentielle implication dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021.
Concernant l'affaire sur les archives nationales, 47% des Américains pensent que les poursuites dans ce dossier sont «motivées politiquement», selon un sondage Ifop pour ABC News publié la semaine dernière. Pourtant, dans le même temps, 42% des sondés estiment que ces accusations sont «très graves» et 19% qu'elles sont «assez graves».
Si ces affaires pourraient le mettre en porte-à-faux, Donald Trump reste toutefois toujours le grand favori - et de loin - de la primaire républicaine, qui devrait avoir lieu en début d'année 2024.