Après l’annonce de l’exécution immédiate de trois manifestants, arrêtés en novembre 2022 lors d’une manifestation en Iran et condamnés à mort en janvier 2023, Washington a demandé à Téhéran de faire une marche arrière et de ne pas procéder à cette «peine de mort».
Ce jeudi 18 mai, les Etats-Unis ont enjoint à l'Iran de surseoir à l'exécution qui serait «imminente» des trois manifestants, Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi, arrêtés en novembre dernier à la suite des manifestations dans la ville d'Ispahan (centre) et condamnés à mort en janvier 2023.
«Nous nous joignons au peuple iranien et à la communauté internationale pour appeler l'Iran à ne pas mener ces exécutions», a déclaré le porte-parole adjoint du département d'État américain, Vedant Patel, en écho à un communiqué d'Amnesty International publié la semaine dernière.
Le cas de Majid Kazemi a suscité des inquiétudes en Australie où vit une partie de sa famille.
«L'exécution de ces hommes après ce qui est largement considéré comme des procès bidons serait un affront aux droits de l'homme et à la dignité en Iran comme ailleurs», a-t-il dit à la presse, en ajoutant que l'Iran n'«avait rien appris» des manifestations.
Quatre manifestants exécutés en 2022
L'an dernier, l'Iran a procédé à l'exécution de quatre manifestants, suscitant des condamnations au niveau international.
Les opposants accusent l'Iran d'utiliser la peine de mort comme moyen d'intimider la population après les manifestations qui avaient éclaté en septembre 2022 en raison de la mort en détention de Mahsa Amini suite à son arrestation pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires iraniennes imposées aux femmes.
Selon les ONG, l'année 2022 a été marquée par le plus grand nombre d'exécutions depuis 2015 en Iran et le rythme des exécutions est encore plus intense en 2023, Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, ayant déjà recensé au moins 223 exécutions depuis le début de l'année.