Le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine devrait se rendre à Johannesburg, en Afrique du Sud à partir du 22 août, pour assister au sommet annuel des Brics. La menace d'une arrestation du chef d'Etat russe par le pays hôte, signataire de la Cour pénale internationale, n'est pas écartée.
Vladimir Poutine peut-il réellement être arrêté par les autorités sud-africaine ? À l'occasion du sommet annuel des Brics, qui réunit le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine ainsi que l'Afrique du Sud du 22 au 24 août à Johannesburg, le président russe Vladimir Poutine est sous la menace d'une arrestation par le pays hôte.
En effet, l'homme d'Etat est sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénal internationale, le 17 mars dernier. Or, l'Afrique du Sud, pays signataire de la CPI, se doit alors en théorie de procéder à l'arrestation de Vladimir Poutine, afin qu'il réponde des crimes dont il est accusé, devant le tribunal basé à La Haye (Pays-Bas). Il est notamment reproché au président russe des faits de «déportation illégale de population», «ainsi que des crimes de guerre», peut-on lire sur le site de la Cour pénale internationale.
D'après le journal sud-africain The Sunday Times, le président du pays Cyril Ramaphosa est préoccupé par cette possibilité. Le média révèle d'ailleurs la création d'une commission spéciale pour discuter de ce mandat d'arrêt international, et des obligations vis-à-vis de son pays. Le Sunday Times précise que des échanges entre Johannesburg et Moscou ont actuellement lieu concernant une annulation de la venue de Vladimir Poutine sur le sol sud-africain. Dans ce cas, le président de la fédération de Russie pourrait être présent par visioconférence.
Le président sud-africain embarrassé
Le chef de l'Etat sud-africaina, face à cette situation plutôt délicate, évoqué le retrait de son pays de la CPI. «Le parti au pouvoir a décidé qu'il était prudent que l'Afrique du Sud se retire de la CPI, en grande partie à cause de la manière dont la CPI a été perçue comme traitant ce type de problèmes», a-t-il lancé le mardi 25 avril, comme le rappelle The Sunday Times.
Des propos qui ont rapidement fait l'objet d'un rétropédalage, puisque la présidence sud-africaine a, dès le lendemain, tenu à préciser les propos de son dirigeant. «La présidence souhaite clarifier le fait que l'Afrique du Sud reste signataire du Statut de Rome», a-t-elle indiqué via un communiqué officiel.
Mais, même dans le cas où l'Afrique du Sud déciderait d'annoncer son retrait de la Cour pénale internationale, la durée de cette procédure pouvant prendre plusieurs mois, ne permettrait pas au pays souverain de se détourner de ses obligations, et de ne pas procéder à l'arrestation de Vladimir Poutine si ce dernier posait le pied à Johannesburg en août prochain.