Un collaborateur de la maison d'édition française, La Fabrique, a été arrêté ce lundi 17 avril, à Londres, alors qu'il venait assister à un salon littéraire.
Incompréhension outre-Manche. La maison d'édition française La Fabrique a dénoncé, mardi 18 avril, l'arrestation d'un de ses collaborateurs qui s'était opposé à un contrôle à son arrivée à Londres. Ce dernier se rendait à un salon littéraire et aurait été interrogé sur sa participation à des manifestations en France.
Un porte-parole de la Metropolitan Police de Londres a confirmé le contrôle avait eu lieu lundi soir vers 19h30, heure locale. L'homme de 28 ans descendait à la gare de Saint-Pancras, où arrivent les trains Eurostar en provenance de Paris.
Le collaborateur de la Fabrique était interrogé en vertu de l'article de la loi sur le terrorisme de 2000 permettant d'interroger les voyageurs traversant la frontière.
Mardi, «l'homme a été placé en garde à vue, soupçonné de s'être volontairement opposé à un contrôle (...) et reste en détention», a-t-il ajouté. Il a finalement été libéré sous caution, a indiqué le porte-parole en fin d'après-midi.
mis en cause pour avoir manifesté en France
Dans un communiqué, La Fabrique assure que son collaborateur, responsable des droits étrangers, se rendait à la Foire aux livres de la capitale du Royaume-Uni et a été placé en garde à vue pour avoir refusé de fournir aux policiers ses codes d'accès à son téléphone et à son ordinateur portable.
«Pour justifier cette décision, les policiers ont argué du fait qu’Ernest aurait participé à des manifestations en France. Une telle déclaration de la part d'un policier britannique est tout à fait insensée et semble clairement indiquer une complicité avec les autorités françaises», a dénoncé l'éditeur.
La Fabrique est un éditeur indépendant engagé à gauche, qui publie en France des essais de collectifs, de la militante américaine Angela Davis ou encore des philosophes français Jacques Rancière ou Frédéric Lordon.
Le syndicat britannique de journalistes NUJ a dénoncé une arrestation «extrêmement préoccupante».
Des rassemblements de protestation étaient prévus mardi soir devant l'ambassade du Royaume-Uni à Paris et l'Institut Français de Londres.