Xi Jinping se rend ce lundi 20 mars en Russie pour rencontrer son homologue Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. Le président chinois se veut un médiateur dans la guerre en Ukraine.
Une visite synonyme de soutien ? Le président chinois Xi Jinping se rend ce lundi en Russie pour une visite d'Etat qui pourrait résonner comme un appui au président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre en Ukraine.
Tout juste investi d'un troisième mandat, le dirigeant chinois cherche à renforcer le poids de son pays sur la scène mondiale, comme le montre son rôle joué dans le rétablissement des relations entre l'Iran et l'Arabie Saoudite le 10 mars dernier.
De la même façon, l'intention de la Chine en Ukraine est de «jouer un rôle constructif dans la promotion des pourparlers de paix», a assuré vendredi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
plan de paix
La Chine, qui se veut un médiateur dans le conflit, a publié en février un document en douze points exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix. Le texte s'oppose à tout recours à l'arme nucléaire et appelle à respecter l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu également celle de l'Ukraine, dont une partie du territoire est sous contrôle russe.
Pékin a aussi mis en avant son Initiative de sécurité globale (GSI), une stratégie destinée à «promouvoir une paix et un développement durables» dans le monde.
fausse neutralité
Jusqu'ici, les Occidentaux regardent avec prudence les initiatives chinoises. Car si Pékin aime à se présenter comme partie neutre dans le conflit, Xi Jinping demeure un partenaire indispensable de Vladimir Poutine, avec qui il partage un discours anti-occidental radical.
La Chine a refusé de condamner l'invasion russe et a vivement critiqué l'aide de Washington à Kiev, s'attirant en retour l'accusation de couvrir diplomatiquement la Russie pendant que celle-ci attaquait son voisin. Toutefois, elle a pour l'instant refusé d'armer les soldats russes.
Les relations diplomatiques entre Pékin et Moscou sont fournies. Xi Jinping avait reçu Vladimir Poutine en février 2022, quelques semaines avant l'invasion de l'Ukraine, pour mettre en avant leur «amitié» et célébrer «l’entrée des affaires internationales dans une nouvelle ère». Début mars, le président chinois a également reçu le président autoritaire du Bélarus Alexandre Loukachenko, allié de Moscou.
Depuis le début du conflit, Xi Jinping ne s'est jamais entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon le quotidien américain The Wall Street Journal, une conversation pourrait avoir lieu après la visite à Moscou de Xi Jinping.