Les actions en bourse de la banque Crédit Suisse se sont effondrées ce mercredi 15 mars, entrainant une chute des bourses européennes à la mi-journée, dans un contexte marqué par la faillite de la SVB (Silicon Valley Bank) et deux autres établissements aux États-Unis la semaine passée.
Le secteur bancaire en alerte. Les titres boursiers de la banque Crédit Suisse se sont effondrés ce mercredi 15 mars, provoquant une chute considérable des bourses européennes.
À l'origine de ce mouvement de panique, le président de la banque nationale saoudienne (SNP), détentrice de près de 10% du Crédit Suisse, Ammar al-Khudairy, a assuré au média américain Bloomberg n'avoir aucune intention de soutenir la banque, qui souffre de difficultés depuis plusieurs mois, en réinjectant des liquidités dans le capital.
Le Crédit Suisse reste le deuxième groupe du secteur bancaire hélvètique, derrière UBS, un mastodonte européen de la finance. Pourtant, les événements d'aujourd'hui couvent des difficultés et des revers plus anciens. Ainsi, dès 2021, la banque qui emploie près de 50.000 salariés, avait perdu son plus gros actionnaire. Puis, en 2022, le groupe avait annoncé une perte de 7,51 milliards d'euros, après des retraits à répétition de plusieurs clients.
Une effet boule de neige redouté
En atteignant un point bas historique ce mercredi, l'action du Crédit Suisse a provoqué un vent d'inquiétude dans le monde financier, traduit par des baisses considérables des titres des principales banques européennes, qui redoutent une «contagion».
Ainsi, après l'effondrement du prix des actions Crédit Suisse, la bourse de Paris a chuté de 3,25% à la mi-journée, de 2,34% pour Londres et 3,61 pour Milan. Dans le détail, BNP Paribas perdait 10,92%, la Société Générale chutait de 12,97%, et ING de 9,50%.
Les grands groupes européens craignent de nouvelles chutes des prix des titres, et que les plus grosses fortunes ne retirent leurs épargnes des circuits bancaires, entraînant nécéssairement une chute des liquidités.
Elisabeth Borne rappelle la suisse à l'ordre
La Première ministre Elisabeth Borne a sommé la Suisse de régler le problème lié à l'entité financière. «Ce sujet est du ressort des autorités suisses. Il doit être réglé par elles», a lancé la cheffe du gouvernement devant la chambre haute du Parlement ce mercredi, jurant que «les banques françaises n'étaient exposées à aucun risque suite à l'effondrement de la SVB (Silicon Valley Bank), qui a ébranlé le marché financier américain vendredi 10 mars.
Une promesse que le locataire de Bercy Bruno Le Maire avait déjà énoncée lundi, deux jours après la faillite de la SVB, suivie de près par la banque américaine Signature Bank, «assurant ne pas voir de risque de contagion» et «un système bancaire français solide». Ce dernier doit d'ailleurs «échanger avec son homologue suisse», à ce sujet a annoncé la Première ministre ce mercredi.
Mais face aux fluctuations survenues ce mercredi, le risque d'une panique bancaire en Europe, symbolisée par des retraits successifs des liquidités par les épargnants, reste un scénario possible, mais cependant pas privilégié par les experts de la finance.