Pour enrayer la chute de la natalité, le Premier ministre japonais Fumio Kishida propose d'alléger la dette étudiante pour ceux qui auraient des enfants. Une proposition vivement critiquée.
Le Japon connaît une chute de la natalité sans précédent. Aujourd'hui, près de 30% des habitants de l'archipel ont 65 ans ou plus, un record mondial après Monaco. De plus, le nombre de naissances est tombé à 800.000 en 2022, soit au plus bas depuis que l'on a commencé à les recenser en 1899.
Pour lutter contre cette situation, qui handicape beaucoup l'État, le Premier ministre a fait une proposition qui en a choqué plus d'un. Fumio Kishida et son parti ont suggéré d'alléger la dette étudiante pour ceux qui auraient des enfants.
Selon les médias locaux, cette proposition s'inscrit dans le cadre d'une vague de suggestions sur lesquelles travaille le Parti libéral-démocrate (droite conservatrice) pour enrayer la dénatalité au Japon.
De vives critiques du côté de l'opposition
Parmi ces suggestions, la proposition d'alléger la dette étudiante en échange de la mise au monde d'un enfant a soulevé une vague de critiques. «Exiger un enfant en contrepartie de sa dette étudiante, c'est une mauvaise mesure pour s'attaquer au faible taux de natalité», a, par exemple, estimé, ce vendredi, la sénatrice Noriko Ishigaki lors d'un débat à la Chambre haute du parlement japonais.
Les critiques sont encore plus vives sur Twitter : «C'est comme dire "payez avec votre corps !"», s'est indigné un internaute. Pour se défendre, Fumio Kishida affirme voir cette proposition «comme une extension du soutien à l'éducation des enfants plutôt que comme une politique liée à la natalité».
En janvier, le Premier ministre japonais avait estimé que le pays se trouvait «à la limite de l'incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société» à cause de la chute de la natalité.
Pour rappel, au Japon, quand un étudiant se voit accorder une bourse, il se doit de la rebourser à la fin de ses études. Il s'agit en fait d'un prêt que de plus en plus de jeunes ont du mal à rembourser, à cause de l'état du marché du travail sur l'archipel.