Un peu plus de trois semaines après le déraillement d'un train convoyant des produits chimiques près d'East Palestine, dans l'Ohio (Etats-Unis), les autorités ont fait état de dizaines de milliers d'animaux morts.
Un accident en passe de devenir une catastrophe naturelle. Le 3 février dernier, un train transportant des produits chimiques a déraillé à East Palestine, dans l'Ohio aux Etats-Unis, déversant entre autres du chlorure de vinyl, une substance hautement cancérigène utilisée pour la fabrication du plastique.
L'agence gouvernementale en charge de l'enquête, le NTSB, a expliqué dans son rapport que l'équipe présente à bord a reçu un signal d'alarme «critique» afin qu'elle inspecte un essieu en surchauffe, mais seulement quelques instants avant le déraillement.
Des fumées toxiques
Peu après le déraillement du train, un important incendie s'était déclaré. D'épaisses fumées se sont alors dégagées de la zone et ont provoqué l'inquiétude des habitants d'East Palestine, dont la moitié avait été évacués à cause d'un risque d'explosion.
Certains habitants se sont plaints de «maux de tête» et ont fait part de leur inquiétude après les faits.
Invité par CNN mercredi 15 février, le gouverneur de l'Ohio Mike DeWine a pourtant assuré que «l'air était sûr», après des tests de qualité.
Plus de 43.000 animaux morts
Les autorités ont fait état d'un terrible constat. Plus de 43.000 animaux auraient été retrouvés morts à proximité de l'incident, selon un bilan du jeudi 23 février. Un bilan en nette hausse puisque la semaine passée, le nombre d'animaux morts était d'environ 3.500.
Mary Mertz, directrice du département des ressources naturelles de l’Ohio, a affirmé lors d'une conférence de presse ce jeudi que 38.222 petits poissons et 5.500 autres animaux aquatiques sont morts à la suite du déraillement.
la compagnie ferroviaire va financer les réparations
L'agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a fait savoir, via un communiqué, qu'elle avait demandé à la compagnie Norfolk Southern de «nettoyer le sol et les ressources en eau contaminés», et de rembourser l'EPA pour les «services de nettoyage offert aux habitants et aux commerces».
Le gouverneur de l'Etat Mike DeWine a lui aussi réclamé réparation. Il a promis de «faire rendre des comptes» à la compagnie ferroviaire. Elle «devrait payer pour tout», a-t-il assuré, affirmant que Norfolk Southern était «responsable de ce qui s'est passé».
les responsables politiques peu inquiets
Alors qu'il s'est rendu sur place ce jeudi 23 février, soit dix-huit jours après la catastrophe, le ministre des Transports Pete Buttigieg a reconnu avoir tardé pour prendre la parole. «J'avais des opinions tranchées à ce sujet et j'aurais pu les exprimer plus tôt», a expliqué l'ancien candidat à l'élection présidentielle.
«Nous allons faire toute la lumière» sur ce qui s'est passé, a assuré de son côté à Washington la porte-parole du président Joe Biden, Karine Jean-Pierre.
Erin Brockovich présente sur place
La lanceuse d'alerte Erin Brockovich, connue pour avoir révélé le scandale des eaux polluées de la ville d'Hinkley (Californie) et fait plier la société Pacific Gas and Electric Company (PG&E) afin qu'elle dédommage les victimes à hauteur de 333 millions de dollars en 1993, ne croit pas les déclarations des autorités.
Taken today!!
“All Clear” My Ass! #EastPalestine pic.twitter.com/c9SpScXvyK— Erin Brockovich (@ErinBrockovich) February 24, 2023
La militante a posté une photo sur Twitter ce vendredi, sur laquelle on voit une tache colorée dans l'eau, accompagnée de la mention «"All Clear" My Ass!» («"Tout propre", mes fesses!»), répondant notamment au gouverneur de l'Ohio, qui avait assuré la veille que «l'air était sûr».