En direct
A suivre

R. Kelly : le chanteur pourrait ne pas finir ses jours en prison

Alors que les faits dont il a été jugé coupable auraient pu lui coûter la prison à vie, R. Kelly pourra en sortir vers l'âge de 80 ans. [©Jane Rosenberg/REUTERS]

Mondialement connu pour son tube «I Believe I Can Fly», le chanteur R. Kelly, déjà condamné à 30 ans de prison pour crimes sexuels, a écopé ce jeudi 23 février de 20 ans pour pédopornographie. Des peines qui ne s’additionneront pas, en a décidé le juge.

Le chanteur américain R. Kelly, star déchue du R&B déjà condamné à 30 ans de prison pour crimes sexuels, a écopé jeudi d'une peine de 20 ans de prison pour pédopornographie dans une autre affaire, devant une cour fédérale de Chicago. La question centrale de cette condamnation dans la ville natale de Kelly, était de savoir si le juge Leinenweber ordonnerait que l'homme de 56 ans purge sa peine simultanément ou seulement après avoir terminé celle dont il avait écopée à New York pour des condamnations de racket et trafic sexuel en 2021, ce qui serait revenu à l'équivalent d’une peine à perpétuité.

Mais les 20 ans ne s'additionneront pas, en a finalement décidé le juge, ordonnant que le chanteur n'exécute qu'un an de prison supplémentaire quand il aura purgé sa condamnation à 30 ans de détention, prononcée à New York en juin dernier.

Les procureurs avaient reconnu qu'une longue peine purgée après la condamnation à New York aurait pu annihiler toute chance que Kelly sorte vivant de prison. C'est d'ailleurs ce qu'ils avaient demandé, arguant que ses crimes contre les enfants et son absence de remords le justifiaient.

Dans les dossiers de présentation, les procureurs avaient décrit Kelly comme «un prédateur sexuel en série, qui a utilisé sa renommée et sa richesse pour s'entraîner et abuser sexuellement».

L'avocate adjointe Jeannice Appenteng avait ainsi exhorté le juge à imposer une peine plus longue et à garder Kelly en prison «pour le reste de sa vie».

La maltraitance des enfants par Kelly était d'autant plus grave, a-t-elle dit, qu'il la «commémorait» en filmant ses victimes.

Des décennies de crimes

Robert Sylvester Kelly avait été reconnu coupable par un jury fédéral de Chicago de production de pédopornographie et détournement de mineur. Le procès était basé sur les accusations de cinq mineures qui disent avoir été maltraitées par Kelly dans les années 1990. Une a témoigné qu’il avait commencé à se livrer à des actes sexuels avec elle à l'âge de 14 ans, dont certains avaient été filmés. Des extraits de vidéos montrant des violences sexuelles commises par R. Kelly sur des jeunes filles avaient été diffusés pendant le procès.

Lors du procès de New York, les procureurs avaient appelé 45 témoins, dont 11 avaient déclaré que Kelly les avait abusés sexuellement ou physiquement. Des témoins avaient également rapporté avoir orchestré le mariage de Kelly dans les années 1990 avec la défunte chanteuse Aaliyah, alors qu'elle n'avait que 15 ans.

Les condamnations de Kelly devant un tribunal fédéral font suite à des décennies d'allégations, de poursuites et d'accusations portées contre lui pour abus sexuels et pédopornographie. Une incroyable impunité, jusqu'à ce qu'il soit enfin reconnu coupable en septembre 2021 d'avoir piloté pendant des années un «système» d'exploitation sexuelle.

Avec la peine de jeudi, Kelly ne purgera donc pas plus de 31 ans de détention. Il pourra ainsi être libéré vers l'âge de 80 ans. Le juge a toutefois reconnu la nature atroce des crimes commis et l'impact durable qu'ils auront sur ses victimes. «La nature de cette infraction est... horrible», a déclaré Leinenweber, notant que les victimes d'abus sexuels de Kelly «souffriraient elles de ses crimes pour le reste de leur vie.» 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités