L’Union européenne n’importera plus aucune goutte de produit pétrolier raffiné en provenance de Russie à partir de ce dimanche 5 février. Un deuxième embargo qui vient renforcer l’arsenal de sanctions à l’encontre du régime de Vladimir Poutine.
L’Union européenne maintient la pression sur Moscou. A partir de ce dimanche 5 février, les 27 pays membres de l’UE ont décidé de ne plus importer aucune goutte de produit pétrolier raffiné en provenance de Russie. L’objectif est de réduire les revenus du régime tirés de l’exploitation de ses hydrocarbures, qui financent pour une grande partie la guerre en Ukraine.
Concrètement, cet embargo interdira aussi bien les cargaisons de kérosène, essence, bitume, fioul ou encore de diesel. Or, malgré une forte diminution depuis près d'un an, plus d'un quart des importations de diesel par l'Europe venait toujours de Russie début 2023, selon des données de suivi des pétroliers dans le monde analysées par S&P Global.
Ce deuxième embargo, plus strict, intervient donc quelques semaines après l'entrée en vigueur en décembre dernier d'un premier embargo de l'UE sur le brut russe transporté par voie maritime, couplé à un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars par baril. Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente à Kiev jeudi, cette sanction coûtera «environ 160 millions d’euros par jour» à la Russie.
La Russie répond aux sanctions
Face à ce deuxième embargo, la Russie a réagi en interdisant depuis le 1er février la vente de son pétrole aux pays utilisant ce prix plafond. «Cela déséquilibrera davantage les marchés internationaux de l'énergie», a de son côté déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que la Russie «prenait des mesures pour couvrir ses intérêts contre les risques qui apparaissent».
Selon plusieurs spécialistes du marché pétrolier, l'embargo européen pourrait ainsi entraîner une hausse des prix à la pompe en Europe, car les pays européens vont devoir rapidement trouver d'autres sources d'approvisionnement, sur un marché déjà en tension.
Certains pays de l'UE, ainsi que le Royaume-Uni, ont déjà commencé à se tourner ces derniers mois vers les Etats-Unis, mais aussi l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour anticiper cette baisse.