Plusieurs pays soutenant l'Ukraine ont consenti à envoyer des chars lourds à Kiev, pour soutenir l’effort de guerre. Se pose désormais la question de l’envoi d’avions de combat, qui fait débat parmi les alliés de l’Ukraine.
Les alliés de l'Ukraine vont-ils envoyer des avions de combat à Kiev ? La question se pose chez certains pays occidentaux, qui expriment pour l'heure certaines réticences. L’Allemagne, les Etats-Unis, la Norvège ou encore l’Espagne ont déjà accepté d’envoyer des chars lourds en Ukraine, après plusieurs jours de statu quo et de négociations.
Mercredi 25 janvier dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déjà demandé à lever le «tabou» sur les avions de combat, et continue de demander davantage de soutien militaire. Ce mardi, le président du Parlement ukrainien, Rouslan Stefantchouk, invité à l'Assemblée nationale française, a renouvelé la demande de Kiev de livrer des chars français Leclerc, mais a également réclamé des avions Rafale et Mirage pour «protéger le ciel ukrainien». Une demande qui ne semble pour le moment pas trouver de réponse du côté de la France et d'autres pays occidentaux.
Interrogé ce lundi sur la question à La Haye, Emmanuel Macron a déclaré que «rien n’interdit par principe» la livraison d’avions de chasse à Kiev. Le chef de l’Etat a toutefois énuméré un certain nombre de critères à prendre en compte avant de se décider : il faut une «demande formulée» par l'Ukraine, que cela ne «soit pas escalatoire» et «pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l'effort de résistance» et que «ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l'armée française».
Refus des états-Unis et de l'Allemagne
De son côté, le président américain Joe Biden a été beaucoup plus catégorique. Après avoir accepté l’envoi des chars Abrams à Kiev, il a affirmé ce lundi refuser de donner des avions de combat F-16.
De même pour le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a tranché : «La question des avions de combat ne se pose même pas. Je ne peux que déconseiller d'entrer dans une guerre d'enchères constante quand il s'agit de systèmes d'armes». Il a par ailleurs ajouté que l’Otan n’était pas en guerre contre la Russie.
Ce mardi, le vice-ministre de la Défense de Pologne a déclaré que l'envoi d'avions de combat vers l'Ukraine ne faisait l'objet d'aucune «discussion officielle». Le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, avait précédemment souligné qu'une décision ne pourrait être prise qu'en concertation avec les membres de l'Otan.
La question de la cobelligérance est au cœur des réflexions, les pays occidentaux souhaitant soutenir l'Ukraine sans que la Russie ne les considère comme parties prenantes de la guerre. Vladimir Poutine a plusieurs fois mis en garde les Occidentaux contre le transfert d’armes très perfectionnées. Comme pour les chars, la question de la mise en place, de la formation de l’armée ukrainienne est toujours en réflexion.