RT France, branche française de la chaîne russe RT suspendue dans l'Union européenne, a annoncé ce samedi sa «fermeture», au lendemain du gel de ses comptes bancaires.
Clap de fin pour RT France. Ce samedi, Xenia Fedorova, la présidente et directrice de RT France, a annoncé sur les réseaux sociaux la fermeture de la branche française de la chaîne russe. «Après 5 années d'acharnement, les autorités au pouvoir sont donc parvenues à leurs fins: la fermeture de RT France (...) La Direction générale du trésor a décidé de geler les comptes bancaires de RT France rendant impossible la poursuite de notre activité», a-t-elle écrit.
Les fonds de RT France sont gelés à la demande de la Direction Générale du Trésor, en raison du 9eme paquet de sanctions qui ne vise pas RT France. Notre chaîne ne peut plus poursuivre son activité. Voici notre communication. pic.twitter.com/aF3JUsqkLl
— Xenia Fedorova (@xfedorova) January 21, 2023
Dénonçant une «mesure arbitraire», elle affirme que 123 salariés français, dont 77 titulaires de la carte de presse, «risquent aujourd'hui ne pas être payés de leur salaire du mois de janvier et vont perdre leur emploi par le fait du prince».
Vendredi, les syndicats de RT France avaient dénoncé le gel des comptes de la chaîne, affirmant qu'avec cette sanction «ce sont près de 100 salariés et environ une cinquantaine de journalistes qui basculeront probablement dans le chômage».
Sputnik et RT interdits de diffusion dans l'UE à partir du 2 mars
Accusés d'être des instruments de «désinformation» du Kremlin, les médias Sputnik et RT (y compris sa version francophone RT France) ont été interdits de diffusion dans l'UE à partir du 2 mars, à la télévision comme sur Internet, à la suite d'un accord des Vingt-Sept peu après le début du conflit en Ukraine.
Saisie par RT France, la justice européenne avait confirmé cette décision en juillet. Ce paquet initial de sanctions interdisait seulement la diffusion des contenus de RT dans l'UE, et non leur production elle-même.
Jusqu'à présent, RT France continuait donc de produire et diffuser des contenus, consultables malgré l'interdiction via un réseau privé virtuel (VPN), un service permettant de naviguer sur le web en contournant le blocage.