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Iran : un humanitaire belge condamné à 74 coups de fouet et 40 ans de prison

A noter que le verdict prononcé «est préliminaire et peut-être contesté devant la cour d’appel dans un délai de vingt jours», d’après l’agence iranienne Tasnim. [Illustration ATTA KENARE / AFP]

Arrêté en février 2022 en Iran, Olivier Vandecasteele, un humanitaire belge de 41 ans, a écopé mardi 10 janvier d’une peine totale de quarante ans de prison et de 74 coups de fouet, sur fond d'accusations d'espionnage et de coopération au profit des Etats-Unis.

Une lourde condamnation synonyme de message envoyé à l'Occident. Arrêté le 24 février dernier en Iran, Olivier Vandecasteele, un humanitaire belge de 41 ans, a écopé mardi d’une peine totale de quarante ans de prison et de 74 coups de fouet, selon l’organe du pouvoir judiciaire iranien.

L'agence Tasnim et l’organe du pouvoir judiciaire iranien «Mizan Online» ont détaillé le jugement prononcé à l’encontre de l’accusé. L’humanitaire a été puni de douze ans et demi de prison pour «espionnage contre la République islamique d’Iran au profit d’un service de renseignement étranger».

Concrètement, à la peine pour espionnage, s'ajoutent ainsi une seconde peine de douze ans et six mois de prison pour coopération avec l'ennemi, ainsi qu'une troisième de douze ans et demi de prison pour blanchiment. L'humanitaire a enfin écopé de deux ans et demi d’emprisonnement, ainsi que 74 coups de fouet pour «contrebande professionnelle de devises d’un montant de 500.000 dollars».

A noter que le verdict prononcé «est préliminaire et peut-être contesté devant la cour d’appel dans un délai de vingt jours», d’après l’agence locale.

La Belgique dénonce une «décision arbitraire»

La famille du quarantenaire arrêté l’an dernier en Iran avait annoncé une peine initiale de vingt-huit ans de prison à l’encontre d’Olivier Vandecasteele mi-décembre, précisant toutefois ne pas connaître les charges retenues contre lui.

Ce mardi, le gouvernement belge a réagi à l’officialisation de cette condamnation, par l’intermédiaire de la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib. Cette dernière a critiqué sur Twitter le jugement comme étant «une décision arbitraire».

Elle a aussi abondé dans le sens de la famille du suspect, assurant qu’«aucune information concernant les charges et le jugement n'a jamais été fournie officiellement par l’Iran». La ministre a conclu son intervention en confirmant la convocation de l’ambassadeur d’Iran en Belgique ce mardi.

Des relations tendues entre l’Iran et la Belgique

Depuis l’arrestation du diplomate iranien Assadollah Assadi, condamné par la Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d’attentat terroriste contre l’opposition iranienne, les relations entre l’Iran et la Belgique se sont tendues.

Après la peine initiale de vingt-huit ans de prison annoncée par la famille d’Olivier Vandecasteele, la Belgique avait appelé fin décembre 2022 ses ressortissants «de passage en Iran» à quitter le pays «dans les plus brefs délais» à cause de «risques accrus de détention arbitraire».

En juillet dernier, le Parlement belge avait adopté un traité de transfèrement de condamnés entre la Belgique et l’Iran pour faciliter le retour d’Olivier Vandecasteele. Ce traité a néanmoins été suspendu début décembre par la Cour constitutionnelle à la suite de nombreux recours d’opposants iraniens en exil, craignant la remise à Téhéran et une possible grâce d’Assadollah Assadi.

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