Élu président du Brésil le 30 octobre dernier, Lula a vécu une nouvelle cérémonie d’investiture ce dimanche, après deux mandats en 2003 et 2010. Dans le discours suivant son intronisation, il a critiqué son prédécesseur Jair Bolsonaro, tout en promettant la reconstruction du pays «avec le peuple brésilien».
Un retour à la présidence après plus de dix ans d’absence. Élu président du Brésil le 30 octobre dernier, Lula, de son vrai nom Luiz Inácio Lula da Silva, a vécu une nouvelle cérémonie d’investiture ce dimanche, après deux mandats en 2003 et 2010.
Des dizaines de milliers de fidèles du Parti des Travailleurs (PT), vêtus de rouge, ont acclamé le leader de gauche se rendant au Congrès dans la traditionnelle Rolls Royce décapotable, en compagnie du vice-président Géraldo Alckmin et de leurs épouses.
Après son intronisation au Congrès, Lula devait se diriger vers le Palais présidentiel du Planalto, joyau architectural d'Oscar Niemeyer, pour recevoir la fameuse écharpe présidentielle sertie d'or et de diamants.
Lula veut une «déforestation zéro en Amazonie»
Dans le discours devant le Congrès après son intronisation, il a critiqué son prédécesseur Jair Bolsonaro, tout en promettant la reconstruction du pays «avec le peuple brésilien». Il a accusé son prédécesseur d’avoir «épuisé les ressources de la santé, démantelé l'éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l'environnement».
Sur Twitter, Lula s’est félicité de commencer «une nouvelle étape dans l’histoire du Brésil» en légende d’une photo le montrant saluant la foule à son arrivée devant le Congrès.
Hoje começamos uma nova etapa na história do Brasil.
: @ricardostuckert pic.twitter.com/UuKghbZu6O— Lula (@LulaOficial) January 1, 2023
Le nouveau chef d’Etat brésilien a rappelé que son pays n’avait «pas besoin de déboiser» pour soutenir son agriculture. «Nous allons pouvoir vivre sans abattre des arbres, sans brûler» des forêts, a expliqué Lula, martelant son objectif de «déforestation zéro en Amazonie».
17 chefs d’Etat présents pour la cérémonie
Comme le veut la constitution brésilienne, l’investiture officielle a lieu le 1er janvier suivant la date de l’élection. Lula et son vice-président Geraldo Alckmin étaient d’abord attendus au Sénat, puis à la cathédrale de Brasilia d'où part une procession vers le Congrès. La séance solennelle d'intronisation du président au Congrès national brésilien a débuté à 15h (heure locale).
Les représentants de 65 nations, dont 17 chefs d’Etat, ont participé à cette cérémonie, ainsi que près de 300.000 personnes.
Emmanuel Macron félicite son «ami» Lula
A travers deux tweets publiés en français et en portugais, le président français Emmanuel Macron a félicité son homologue brésilien pour son investiture.
Ordre et Progrès : le Brésil fait honneur à sa devise. Bravo cher Président, cher ami @LulaOficial, pour ton investiture. Nous sommes ensemble ! pic.twitter.com/japB76ft03
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 1, 2023
«Ordre et Progrès : le Brésil fait honneur à sa devise. Bravo cher Président, cher ami Lula, pour ton investiture. Nous sommes ensemble!", a expliqué le chef de l’Etat dans son post sur le réseau social.
Une sécurité renforcée dans la capitale brésilienne
La sécurité a par ailleurs été considérablement renforcée dans la capitale brésilienne, en raison du risque accru de violences urbaines. Depuis l’élection de Lula le 30 octobre dernier, de nombreux partisans du président d’extrême droite sortant ont violemment manifesté et bloqué des autoroutes pour demander l’intervention de l’armée afin de bloquer la passation de pouvoir.
La semaine dernière, un bolsonariste a même tenté de commettre un attentat terroriste en plaçant une bombe dans un camion-citerne près de l’aéroport de Brasilia. Des centaines de policiers ont été mobilisés depuis plusieurs jours et jusqu’à lundi pour assurer la prise de fonction de Lula en toute sécurité.
Jair Bolsonaro absent de la cérémonie
Cependant, malgré le large public qui s'est rendu à la cérémonie, un invité manquait à l’appel : Jair Bolsonaro lui-même. En effet, il a quitté le Brésil, ce vendredi 30 décembre, pour rejoindre les États-Unis.
Le secrétariat général de la présidence a autorisé la sortie du territoire des membres du personnel chargés de la sécurité du «futur ex-président» pour un voyage à Miami «du 1er au 30 janvier 2023», selon le Journal officiel du vendredi 30 décembre. «Je suis en vol, je reviens bientôt», a dit le chef d'Etat d'extrême droite à la chaîne CNN Brasil.
Pendant les deux mois qui l’ont séparé de son investiture, le leader de la gauche brésilienne n’a pas perdu de temps, et a dû préparer son arrivée à la présidence et réfléchir à son futur gouvernement, et a annoncé au fur et à mesure les noms des 37 ministres qui travailleront à ses côtés.