La Corée du Nord a procédé au lancement de deux nouveaux missiles balistiques ce dimanche. Séoul dénonce une «grave provocation».
Tirés depuis la zone de Tongchang-ri, en Corée du Nord, deux missiles balistiques de moyenne portée ont filé ce dimanche en direction de la mer de l'Est, aussi appelée mer du Japon. Ce lancement intervient quelques jours après l'annonce par Pyongyang d'un test réussi de moteur à combustible solide censé permettre le développement d'un nouveau système d'armement.
Détectés entre 11h13 (02h13 GMT) et 12h05 (03h05 GMT), ces deux missiles ont volé sur une distance d'environ 500 km, d'après l'état-major interarmées sud-coréen. Le tir doit encore être analysé par les services de renseignement sud-coréen et américain, «à la lumière des tendances récentes liées au développement de missiles par la Corée du Nord».
«Etant donné que les missiles lancés aujourd'hui sont des missiles balistiques de moyenne portée, on estime qu'il s'agit de tirs d'essai d'un nouveau missile balistique équipé du moteur à combustible solide testé le 15 décembre», a observé Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong.
L'essai mené jeudi d'un «moteur à combustible solide de forte poussée» a en effet lui aussi eu lieu depuis la zone de Tongchang-ri, qui abrite un important site de lancement de fusées. Le média d'Etat KCNA avait alors qualifié cet exercice de test important «pour le développement d'un système d'armement stratégique d'un nouveau type».
Dans ce contexte, le tir effectué ce dimanche est accueilli comme «une grave provocation» par l'armée de Séoul qui dénonce une «violation claire» des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. «Notre armée maintiendra un état de préparation (complet) fondé sur la capacité à mener une réponse écrasante à toute provocation de la Corée du Nord», a déclaré Séoul.
Malgré les lourdes sanctions pesant sur ses programmes d'armement, Pyongyang a réalisé une série record d'essais cette année. Elle a bâti un véritable arsenal de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et a même procédé au lancement de son exemplaire le plus avancé.
2023 sera «historique» selon Kim Jong-un
Pour l'heure, tous les ICBM répertoriés de la Corée du Nord sont toutefois des missiles à carburant liquide, connus pour être difficile à opérer et nécessitant un long temps de préparation en vue de leur décollage. Ils sont plus lents et donc plus faciles à repérer et détruire pour l'ennemi.
Voilà pourquoi Kim Jong-un considère comme une priorité stratégique de développer des moteurs à combustible solide, comme celui testé jeudi. Plus avancés, les missiles équipés de cette technologie sont plus mobiles, plus rapides à préparer et plus difficiles à détecter avant leur mise à feu.
Les experts disent actuellement ignorer à quel stade de développement se trouve la Corée du Nord au sujet de tels missiles. A l'approche de la réunion plénière de fin d'année du parti, courant décembre, ils s'attendent toutefois à des annonces de Kim Jong-un. Ce dernier a déjà assuré auprès de KCNA que l'année 2023 serait une «année historique».
En 2022, le dirigeant nord-coréen avait affirmé qu'il souhaitait que son pays détienne la force nucléaire la plus puissante du monde. Il avait par ailleurs déclaré «irréversible» le statut d'Etat nucléaire de la Corée du Nord.
Depuis, les Etats-Unis et la Corée du Sud n'ont cessé de lancer l'alerte concernant les multiples essais d'armements de Pyongyang. Selon eux, la Corée du Nord pourrait être en train de préparer ce qui serait le septième essai nucléaire de son histoire et le premier en cinq ans.