Aux Etats-Unis, l'inflation galopante mine la campagne de Joe Biden et masque les réussites du président américain. Pour les élections de mi-mandat, qui se déroulent ce mardi 8 novembre, les républicains sont en embuscade.
C'est la préoccupation numéro 1 des Américains, selon un récent sondage du Pew Research Center. L'inflation qui se maintient à un niveau élevé aux Etats-Unis - quasiment 9% - grève les budgets des ménages et inquiète les démocrates pour les Midterms, les élections de mi-mandat, qui se tiennent aujourd'hui.
Les bons chiffres du chômage (3,7% en octobre) n'y changent rien. Les prix grimpent aux Etats-Unis, en particulier ceux du carburant, indispensable dans un pays où la voiture est reine.
Le prix du gallon d'essence atteint aujourd'hui les 3,78 dollars, soit une augmentation de près de 60% depuis l'investiture de Joe Biden en janvier 2021.
biden impuissant
Attaqué par le camp républicain, le président démocrate puise à tour de bras dans les réserves stratégiques de pétrole du pays. Mais il peine à juguler le phénomène, qui n'a fait qu'empirer.
La décision prise début octobre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par l'Arabie saoudite, et leurs 10 partenaires incluant la Russie, de sabrer les quotas de production, au moment où les prix du brut étaient en train de baisser, a constitué un nouveau camouflet pour Washington.
Joe Biden s'était en effet déplacé en personne en Arabie Saoudite pour convaincre Mohamed ben Salmane d'ouvrir les vannes. Un voyage qui avait fait polémique, et qui n'a donc pas eu les effets escomptés.
lES DÉMOCRATES AFFAIBLIS
Les démocrates, qui avaient de bonnes raisons d'espérer en raison d'un bilan législatif plus qu'honorable (grand plan sur les infrastructures, lois sur le climat et la santé...), se retrouvent mis en difficulté sur le terrain économique.
Les républicains s'engouffrent dans la brèche et pointent les mesures trop dispendieuses de l'administration Biden, comme celle effaçant partiellement les dettes étudiantes.
Acculés, les démocrates tentent de faire diversion en attaquant les républicains sur le sujet de l'avortement, toujours brûlant après l'abrogation du droit fédéral à l'IVG par la Cour suprême. Mais selon le sondage du Pew Research Center, l’avortement n’arrive ainsi qu’en 9e position de la motivation de vote des électeurs.
«It's the economy, stupid», disait en 1992 James Carville, conseiller de Bill Clinton. La célèbre formule, que l'on pourrait traduire par «c'est l'économie qui compte, idiot», pourrait à nouveau se vérifier.