Mardi 8 novembre, les Américains se rendront aux urnes pour les élections de mi-mandat (midterms) 2022. Un rendez-vous capital pour le président démocrate Joe Biden, alors que les sondages tablent sur une victoire des conservateurs.
Qui va remporter dans trois jours la bataille politique de l'année ? Mardi, se tiennent aux Etats-Unis les élections de mi-mandat, lesquelles doivent permettre, à l'issue des votes, d'élire les 435 élus siégeant à la chambre des représentants, ainsi que 35 sénateurs sur 100.
Le président américain Joe Biden ne dispose que d'une courte majorité dans les deux chambres du congrès. Une voix démocrate au Sénat grâce à la vice-présidente Kamala Harris, et trois sièges à la Chambre des représentants.
Or, les derniers sondages prédisent une large victoire des conservateurs à la Chambre des représentants et penchent depuis peu pour une courte majorité républicaine au Sénat. Aussi, si leurs pronostics se confirment, Donald Trump semble déterminé à profiter de cet élan pour officialiser au plus vite sa candidature et couper ainsi l'herbe sous le pied à de potentiels rivaux comme le gouverneur de Floride Ron DeSantis.
«Je vais très très très probablement me représenter. Soyez prêts», a d'ailleurs lancé l'ex-président républicain jeudi soir à une foule de partisans réunis dans l'Etat de l'Iowa. «Nous allons reprendre le Congrès, nous allons reprendre le Sénat», a ajouté celui qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020. Et d'appuyer : «Et en 2024, nous allons reprendre notre magnifique Maison Blanche.»
De son côté, en déplacement dans l'État de Floride mardi, Joe Biden a lui alerté sur les risques qu'il estime encourus par une majorité républicaine au congrès.
«Vous avez cotisé toute votre vie pour l'assurance-vieillesse («Social Security», en anglais). Vous l'avez méritée. Mais ces gars veulent vous en priver. Mais pour qui se prennent-ils, nom de Dieu ?», a lancé le 46e président des États-Unis.
Alors que, lors de son passage à la Maison Blanche (2017-2021), Donald Trump est accusé selon ses détracteurs d'avoir contribué à accroître les bénéfices des fortunes américaines, tout en créant des disparités importantes avec les classes populaires, Joe Biden s'applique donc à recentrer le débat sur les thématiques sociales.
Ne plus avoir de majorité l'empêcherait du reste de continuer sa politique sociale et faire passer ses projets de loi. Surtout que, comme il l'a rappelé cette semaine, les républicains souhaitent mettre fin à l'assurance-santé fédérale «Medicare», principalement destinée aux personnes âgées.
Vers un retour des dissensions dans la société américaine ?
Si le parti républicain de Donald Trump venait à remporter les élections de mi-mandat mardi 8 novembre, les observateurs craignent par ailleurs une hausse des violences et un renforcement de la politique de désinformation, une arme utilisée à plusieurs reprises par le 45e président des États-Unis, ce qui lui avait notamment valu son bannissement du réseau social Twitter, en janvier 2021.
Plus récemment, des attaques dirigées contre des membres du parti démocrate ont aussi eu lieu. Le mari de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a été violemment agressé à leur domicile, par un complotiste d'extrême droite.
Dimanche dernier, le plus haut responsable américain sur la cybersécurité a dénoncé un climat violent favorisé par «une désinformation endémique» et des «menaces de harcèlement, d'intimidation et de violence contre les responsables des scrutins, les bureaux de vote et les électeurs».
D'ailleurs, Donald Trump a déjà dénoncé des premiers «signes de fraude dans le vote par correspondance en Pennsylvanie».
«C'est reparti ! Des truquages électoraux !», s'est exclamé le milliardaire sur son propre réseau social «Truth Social». Une raison qu'il avait déjà mise en avant pour justifier sa défaite à l'élection présidentielle en 2020.