Un centre d’accueil de migrants de Douvres, sur la côte anglaise de la Manche, a été attaqué dimanche à l’aide d’engins incendiaires. La police antiterroriste a été saisie du dossier ce mardi.
La police antiterroriste est désormais saisie de l'enquête sur l'attaque aux engins incendiaires contre un centre d'accueil de migrants à Douvres, qui s’est produite dimanche dans le sud de l'Angleterre.
Selon des éléments de l'affaire recueillis par les policiers, l'acte «aurait probablement été motivé par une forme de haine, (mais) à ce stade, l'attaque elle-même n'est pas considérée comme un acte terroriste», a cependant tenu à nuancer le responsable de l'antiterrorisme pour le sud-est du pays, Olly Wright, dans un communiqué.
En parallèle, la police du Kent a dévoilé l'identité de l'homme suspecté d'avoir commis cette attaque. Agé de 66 ans et originaire d'High Wycombe, au nord-ouest de Londres, Andrew Leak avait été retrouvé mort dans sa voiture peu après l'attaque. Il se serait suicidé, selon les médias locaux, ce que n’ont pas confirmé les autorités.
Un contexte migratoire très tendu au Royaume-Uni
Dimanche, peu avant midi, plusieurs engins incendiaires avaient été jetés sur un centre d'accueil de migrants, à Douvres. Le suspect était arrivé seul en voiture, avant de les lancer. Deux agents avaient été blessés et 700 clandestins avaient dû être transférés temporairement vers un autre endroit.
Lors de son enquête, la police a perquisitionné la propriété d'Andrew Leak, découvrant «plusieurs éléments intéressants, dont du matériel informatique en cours d'examen». «Il n'y a pour l'instant rien qui suggère que l'homme impliqué ait œuvré avec d'autres personnes», a précisé le communiqué du responsable de l’antiterrorisme. «Rien ne suggère l'existence d'une menace plus large pour le moment», a-t-il également spécifié.
Roger Gale, élu du Kent (comté où se trouve Douvres) à la Chambre des Communes, avait affirmé lundi que le suspect «avait de graves problèmes de santé mentale». La ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, en difficulté pour sa gestion de l'afflux de migrants au Royaume-Uni, qu'elle a qualifié d'«invasion», avait de son côté déclaré lundi devant le Parlement que l'attaque n'était pas traitée «pour le moment, comme une attaque terroriste».
L’acte est intervenu au moment où le nombre de traversées de la Manche par des migrants à bord de petites embarcations atteint des records, avec près de 40.000 depuis le début de l'année.