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Guerre en Ukraine : quels sont les drones iraniens utilisés par l'armée russe ?

Kiev, en Ukraine, a subi plusieurs attaques avec des drones iraniens, lundi matin. [AP / Efrem Lukatsky]

L’Ukraine a été touchée à de multiples reprises par des drones iraniens envoyés par l’armée russe. Deux modèles ont été identifiés avec des utilisations différentes.

Des infrastructures cruciales dans trois régions, dont celle de Kiev, ont été atteintes ces derniers jours par des frappes de drones iraniens. L’Ukraine a également recensé plusieurs morts à l’issue de ces attaques orchestrées par Moscou.

Dans le sud de l'Ukraine, l'armée avait précédemment dit avoir abattu dans la nuit de dimanche à lundi 26 drones iraniens Shahed-136. Il s’agit de l’un des deux types de drones iraniens utilisés par l’armée russe avec le Mohajer-6.

Le Shahed 136

«Le Shahed 136 est un drone suicide d'assez grande taille, de construction à bas coûts, a expliqué à l’AFP explique Pierre Grasser, chercheur français associé au centre Sirice à Paris. Il atteint sa cible par coordonnées GPS, entrées avant son décollage. Il évolue ensuite en autonomie, volant assez bas et atteignant une cible qui est nécessairement fixe à quelques centaines de kilomètres».

Dans son arsenal, la Russie n'avait pas prévu de drones suicides longue portée comme le Shahed 136, mais avait «des modèles à autonomie réduite (40 km maximum)», a-t-il expliqué.

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L’armée russe fait grand usage de cet appareil en Ukraine.

Le Mohajer-6

«Le Mohajer-6 a une fonction et une taille similaires au Bayraktar TB-2 turc», explique Vikram Mittal, professeur à l'académie militaire américaine de West Point.

Ils «sont la réponse russe aux TB-2 de l'Ukraine», le célébrissime drone armé MALE (moyenne altitude, longue endurance) fourni par la Turquie et qui s'est aussi illustré entre les mains de l'Azerbaïdjan dans sa guerre contre l'Arménie en 2020, a rappelé Jean-Christophe Noël, chercheur français à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Leur «principal défaut, c'est qu'ils ne peuvent frapper que des cibles fixes», a précisé Pierre Grasser. Cela ne menace guère les troupes déployées». «Cette arrivée de drones ne devrait donc pas changer le cours de la bataille», a-t-il avancé.

leur influence dans le conflit

Selon Vikram Mittal, «beaucoup de leur succès initial viendra du fait que c'est une arme nouvelle sur ce théâtre». «Les Ukrainiens vont en capturer, les disséquer et développer des systèmes anti-drones. Avant cela, ils seront efficaces», a affirmé l’enseignant de West Point.

D'ici là, les Ukrainiens peuvent tenter de les abattre avec des systèmes antiaériens portables en journée, ou des batteries équipées de radar de nuit. Ils peuvent aussi tenter – mais la manœuvre n'est pas simple – de brouiller le signal GPS pour parasiter les Shahed 136, qui ne sont pas équipés pour poursuivre vers leur cible dans cette situation.

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