L’Assemblée générale de l’ONU doit voter ce mercredi un texte pour condamner l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie. Ce scrutin pourrait dévoiler un isolement qui s’accroit pour Moscou.
Les pays membres de l'ONU étaient réunis lundi après-midi dans l'amphithéâtre historique de l'Assemblée générale, à New York, pour débattre en urgence d'une résolution de condamnation de l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou. Présentée par l’Ukraine, elle pourrait être mise au vote ce mercredi.
Avec ce texte co-rédigé par l'Union européenne, les Occidentaux espèrent démontrer que la Russie du président Vladimir Poutine est isolée sur la scène internationale.
Mais ce sont les frappes meurtrières de lundi matin qui ont monopolisé la séance où les deux pays en guerre ont croisé le fer dans une ambiance électrique.
Plusieurs jours avant ces bombardements, l'ONU avait décidé de porter le dossier des annexions de régions ukrainiennes devant son Assemblée générale -où chacun des 193 membres a une voix, sans veto- après que la Russie a bloqué un texte similaire au Conseil de sécurité le 30 septembre.
des «prétendus référendums» condamnés
Le projet de texte vu condamne les annexions «illégales» des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson après des «prétendus référendums» et souligne que ces actions n'ont «aucune validité» au regard du droit international. Il appelle également à ce que personne ne reconnaisse ces annexions et réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine.
A la tribune de l'ONU, le chargé d'affaires de la mission de l'UE à New York, Silvio Gonzato, a affirmé que les 27 «ne reconnaîtront jamais les prétendus "référendums" imaginés par la Russie comme un prétexte à une violation de plus de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine».
La Russie a riposté, dès ce week-end dans une lettre à tous les Etats membres, en attaquant «les délégations occidentales» dont les actions «n'ont rien à voir avec la défense du droit international».
évaluer le degré d'isolement de la Russie
Sous tension, la séance à l'Assemblée générale a été perturbée par une bataille de procédures lancée par Moscou pour obtenir, en vain, un vote de la résolution à bulletin secret, une procédure très inhabituelle.
Antonio Guterres avait dénoncé les annexions de territoires ukrainiens fin septembre : «Cela bafoue les buts et les principes des Nations unies. C'est une dangereuse escalade. Cela n'a pas de place dans le monde moderne. Cela ne doit pas être accepté».
Le vote permettra d'évaluer le degré d'isolement de la Russie. Les efforts des défenseurs du texte pour convaincre les potentiels abstentionnistes vont ainsi bon train.
En visite en Afrique, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dit «exhorter l'Afrique à ne pas rester neutre» lors du vote, selon un communiqué de l'ambassade d'Ukraine à Dakar.
Un responsable européen table sur 100 à 140 voix pour.