Ramzan Kadyrov, dirigeant tchétchène controversé, a annoncé ce lundi le départ de trois de ces fils adolescents sur le front ukrainien.
A seulement 14,15 et 16 ans, Adam, Eli et Akhmat s'apprêtent à prendre part aux combats en Ukraine. C'est leur père, le dirigeant de la région russe de Tchétchénie Ramzan Kadyrov, qui l'a annoncé ce lundi 3 octobre.
Dans un message posté sur Telegram, il a indiqué que les trois adolescents suivaient «depuis longtemps» des entraînements militaires pour apprendre à utiliser «différentes armes».
Ramzan Kadyrov estime que «le temps est venu (pour eux) de s'illustrer dans une vraie bataille» et salue «leur détermination». «Bientôt, ils partiront en première ligne et se trouveront dans les zones les plus difficiles de la ligne de contact», a-t-il prédit.
Le site officiel du dirigeant tchétchène indique que ce dernier est père de 14 enfants au total. Des médias russes affirment néanmoins que ce nombre est en deçà de la réalité.
Ramzan Kadyrov a en tout cas profité de cette annonce pour donner un aperçu de sa conception de la paternité. «J'ai toujours pensé que la mission principale d'un père était d'enseigner à ses fils la piété et de leur apprendre à défendre leur famille, leur peuple et leur patrie. Qui veut la paix, prépare la guerre !», a-t-il écrit.
Des «mesures plus drastiques»
Connus pour leur violence, Ramzan Kadyrov et ses milices, les «kadyrovtsy», ont été accusés de nombre d'exactions en Tchétchénie. Ces derniers mois, des centaines voire des milliers de Tchétchènes ont déjà été envoyés en Ukraine, pour combattre au côté de l'armée russe.
Alors que les troupes de Vladimir Poutine éprouvent des difficultés et on dû se retirer de la ville stratégique de Lyman, le dirigeant Tchétchène s'est permis quelques critiques, notamment à l'encontre du colonel-général russe Alexandre Lapine.
En charge des opérations autour de cette ville de l'est de l'Ukraine, ce dernier n'aurait, selon Ramzan Kadyrov, pas fourni «les communications» et les «munitions nécessaires» aux soldats déployés sur place. Samedi, le dirigeant Tchétchène a ainsi réclamé «des mesures plus drastiques», appelant à «la déclaration de la loi martiale dans les zones frontalières» et à l'utilisation «des armes nucléaires de faible puissance».
Une déclaration que le Kremlin a mis sur le compte de l'«émotion». S'il a salué «la contribution héroïque» de Ramzan Kadyrov dans l'offensive armée en Ukraine, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a toutefois souligné que «les émotions doivent être exclues de toute évaluation (de la situation) [...] dans les moments difficiles». «Nous préférons faire des évaluations mesurées et objectives», a-t-il ajouté.