Pour empêcher les personnes mobilisées par l'armée de fuir à l'étranger, Moscou a décidé de ne plus leur délivrer de passeport international.
Alors que des dizaines de milliers de Russes ont déjà fui leur pays pour échapper à la mobilisation, Moscou fait son possible pour empêcher de nouveaux départs. Mercredi 28 septembre, les autorités ont annoncé qu'aucun passeport ne serait plus délivré à ceux qui sont mobilisés par l'armée.
Cette nouvelle mesure vise plus particulièrement la délivrance du passeport international, dont les Russes ont besoin pour se rendre dans la plupart des pays étrangers. D'après le portail d'information du gouvernement, il sera refusé à tout citoyen ayant «déjà été appelé pour effectuer son service militaire» ou ayant «reçu une convocation (pour la mobilisation ou la conscription)». Dans ce cas, «une notice sera remise au citoyen pour expliquer le motif du refus et la période de validité de ce refus».
Les mobilisés interceptés aux frontières
S'ils veulent quitter le pays, les Russes concernés ne disposeront donc plus que de leur seul passeport interne, équivalent d'une carte d'identité. Ce document leur permet uniquement de se rendre en Arménie, au Bélarus, au Kazakhstan et au Kirghizstan. Cette nouvelle restriction intervient au moment où la crainte d'une fermeture des frontières se fait de plus en plus sentir en Russie.
La campagne de mobilisation de réservistes a été lancée la semaine dernière, dans le but d'envoyer de nouvelles troupes en Ukraine. Depuis, des dizaines de milliers de Russes sont partis, rejoignant notamment les pays voisins tels que la Géorgie, le Kazakhstan et la Mongolie.
L'exode est tel qu'un bureau de mobilisation «mobile» a été installé à la frontière avec la Géorgie. Les services de sécurité russe espèrent y intercepter ceux qui chercheraient à échapper à l'armée.
Le président Vladimir Poutine avait assuré que seules les personnes ayant déjà une expérience militaire ou des compétences «pertinentes» pour l'armée seraient mobilisées. Mais des témoignages font état d'étudiants et de personnes âgées, voire malades, parmi les appelés. Une situation qui suscite un tollé à l'internationale, certains observateurs soupçonnant Moscou de mobiliser bien plus largement qu'annoncé.