L’annonce de Vladimir Poutine d’une «mobilisation partielle» pour renforcer ses troupes en Ukraine a provoqué un départ massif des Russes en dehors de leur pays, d'abord en avion puis en voiture.
Une déclaration qui ne passe pas auprès de la population. À la suite de l’annonce de Vladimir Poutine d’une mobilisation partielle pour renforcer ses troupes en Ukraine, les recherches de billets d’avion pour fuir la Russie ont explosé dans les heures qui ont suivi.
Selon l’outil statistique Google Trends, qui permet de connaître la fréquence à laquelle un mot a été tapé sur Google, les recherches en Russie avec les termes «billets» et «avion» ont plus que doublé, dès le début de l’allocution du président.
Les billets pour des vols directs vers les destinations les plus proches de la Russie, l'Arménie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan ou encore le Kazakhstan, sont tous épuisés pour la journée de mercredi, selon le site Aviasales, très populaire en Russie pour acheter ses billets.
En direction d'Istanbul avec Turkish Airlines, devenue depuis les sanctions occidentales et la fermeture de l'espace aérien européen l'une des principales voies de sortie du pays en avion, «tous les vols sont complets» jusqu'à samedi. Chez AirSerbia, pour rejoindre Belgrade, le prochain vol avec des places disponibles était affiché pour le lundi 26 septembre. Une animation du site spécialisé Flightradar24 montre par ailleurs une multiplication des vols au départ de Moscou et Saint-Pétersbourg.
Flights departing Moscow and St. Petersburg today. The @AP is reporting international flights departing Russia have either sold out or skyrocketed in price after Putin announced a mobilization of reservists.
Search SVO, VKO, DME for Moscow airports and LED for St. Petersburg. pic.twitter.com/LV2PrkwPD9— Flightradar24 (@flightradar24) September 21, 2022
La requête «quitter la Russie» a, elle, été réalisée 100 fois plus dans la matinée qu’en temps normal. De longues files d'attente se sont formées aux postes-frontières terrestres de plusieurs pays, selon des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux.
Des images diffusées sur différents sites internet de médias kazakhs montrent des véhicules bloqués près de la frontière entre la Russie et le Kazakhstan. Sur l'une des vidéos, publiée par un média kazakh Tengri News, on peut entendre une personne dire que son véhicule est «à l'arrêt depuis dix heures» dans la région de Saratov, en Russie, alors qu'elle tente de se rendre au Kazakhstan.
À la frontière orientale de la Finlande avec la Russie, le trafic s'est intensifié dans la nuit de jeudi à vendredi, selon les gardes-frontières finlandais. Plus tôt dans la journée, la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a déclaré au Parlement que son gouvernement était prêt à prendre des mesures pour mettre «un terme» au tourisme et au transit russes en Finlande.
La mobilisation partielle concerne dans un premier temps 300.000 réservistes, mais selon le ministère de la Défense au total 25 millions de Russes sont mobilisables pour rejoindre les rangs de l'armée dans l'est et le sud de l'Ukraine.
Une pétition en ligne sur le site change.org pour dénoncer la mobilisation a réuni 160.000 signatures en quelques heures.