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Législatives en Suède : droite et extrême droite aux portes du pouvoir

Jimmie Akesson, président du parti nationaliste anti-immigration des Démocrates de Suède et grand vainqueur de la soirée électorale. [JONATHAN NACKSTRAND / AFP]

Ce lundi 12 septembre, la Suède entame une attente de trois jours pour désigner le camp vainqueur de ses élections législatives très serrées, avec une droite et une extrême droite en position de conquérir le pouvoir.

Du jamais-vu. La Suède se dirige vers une victoire d'un cheveu de la droite alliée à l'extrême droite après des élections ultraserrées dimanche, mais le résultat final ne devrait pas être confirmé avant au moins trois jours.

Selon les résultats partiels portant sur près de 92 % des bureaux de vote, le bloc mené par le leader du parti conservateur des Modérés, Ulf Kristersson, emporterait une majorité absolue de 175 à 176 sièges, contre 173 à 174 sièges pour le bloc de gauche de la Première ministre sortante sociale-démocrate Magdalena Andersson.

Le grand vainqueur de la soirée est le parti nationaliste anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) dirigé par Jimmie Akesson, qui avec un score de 20,7 % signe un nouveau record, et devient le premier parti des droites mais aussi le deuxième parti de Suède.

«Ça sent bigrement bon», a-t-il lancé devant ses troupes en fusion à son QG de campagne.  

Les droites très discrètes 

La soirée électorale a été marquée par des montagnes russes : alors que les sondages de sortie des urnes et les premiers résultats préliminaires suggéraient une victoire de justesse de la gauche, les droites sont passées devant au fur et à mesure des dépouillements et semblent désormais en passe de l'emporter.

Sur la base des voix dépouillées vers 1h du matin, le bloc de droite (SD, Modérés, chrétiens-démocrates et libéraux) obtiendrait 49,7 % des suffrages. Le bloc de gauche (sociaux-démocrates, parti de Gauche, Verts et parti du Centre) réunirait 48,8 %. Soit environ 60.000 voix seulement de retard, pour un corps électoral de 7,8 millions de personnes. 

L'autorité électorale a prévenu que le résultat final ne serait pas connu avant mercredi, les voix des Suédois de l'étranger et certains votes par avance ne pouvant pas être comptabilisés avant.

«Nous n'aurons pas un résultat final ce soir», a déclaré la Première ministre Magdalena Andersson, qui n'a pas jeté l'éponge avec un joli score pour son parti, au-delà des 30 %.

«La démocratie suédoise doit suivre son cours, tous les votes doivent être comptés et nous attendrons le résultat», a dit la dirigeante sortante de 55 ans, qui espérait assurer un troisième mandat à la gauche dimanche soir.

Le parti anti-immigration en position de force

Jamais jusqu'à ces législatives la droite traditionnelle suédoise, portée par le candidat conservateur au poste de Premier ministre Ulf Kristersson, n'avait envisagé de gouverner avec l'appui direct ou indirect des SD.

Longtemps paria, le parti nationaliste et anti-immigration dirigé par Jimmie Akesson se retrouve aujourd'hui en position de force.

«Cela en dit long sur le chemin parcouru, sur le petit parti dont tout le monde se moquait, et aujourd'hui nous sommes le deuxième parti de Suède», a lancé le leader d'extrême droite de 43 ans devant ses partisans surchauffés.

«Notre ambition est d'être au gouvernement», a-t-il répété, même s'il est plus probable que le parti se contente d'un rôle d'appui de la nouvelle majorité au Parlement.

Immigration importante et règlements de compte meurtriers entre bandes criminelles dans les banlieues suédoises ont nourri le parti d'extrême droite ces dernières années. Ces thèmes, ainsi que la flambée des prix des carburants et de l'électricité, ont dominé la campagne.

Une nouvelle ère

Entrés au Parlement pour la première fois en 2010, avec 5,7 % des voix, les SD n'ont cessé de progresser depuis et dépassent désormais les 40 % dans certaines communes, notamment dans le sud du pays.

Une victoire de la droite appuyée par l'extrême droite serait synonyme d'une nouvelle ère politique pour la Suède, qui doit prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier 2023 et finaliser sa candidature historique à l'Otan.

Pour être investi, un Premier ministre suédois ne doit pas avoir 175 voix ou plus contre lui, mais pas nécessairement une majorité absolue en sa faveur.

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