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Royaume-Uni : quel est le protocole prévu pour le changement de Premier ministre ?

L’ancienne ministre des Affaires étrangères Liz Truss a récolté 57% des voix contre 43% pour son ancien collègue des Finances Rishi Sunak. [Niklas HALLE'N / AFP]

Ce lundi 5 septembre, après deux mois de campagne, Liz Truss a été élue par les conservateurs britanniques pour devenir Première ministre et succéder à Boris Johnson. Pour la première fois, l’ancienne ministre des Affaires étrangères sera reçue par la Reine Elizabeth II à Balmoral, sa résidence écossaise.

Après cinq tours de scrutin et des mois de suspens, le verdict est tombé. Liz Truss, 47 ans, a obtenu la confiance des conservateurs pour succéder à Boris Johnson au 10, Downing Street, ce lundi 5 septembre. L’ancienne ministre des Affaires étrangères a récolté 57% des voix contre 43% pour son ancien collègue des Finances Rishi Sunak.

«Je suis honorée d'être élue cheffe du Parti conservateur. Merci de me faire confiance pour diriger notre grand pays. Je prendrai des mesures audacieuses pour nous permettre à tous de traverser ces moments difficiles, de faire croître notre économie et de libérer le potentiel du Royaume-Uni», a réagi Liz Truss sur les réseaux sociaux.

Après l’annonce des résultats, et dès ce mardi, Boris Johnson devra remettre sa démission à Elizabeth II dans sa résidence écossaise de Balmoral, pour la première fois, compte tenu de la santé de la souveraine de 96 ans qui a du mal à se déplacer et qui ne fera certainement pas le voyage à Londres.

Dans la foulée, la nouvelle cheffe du gouvernement britannique sera reçue par «Sa Majesté» avant de rentrer à Londres, prononcer son premier discours devant le 10, Downing Street et former son gouvernement.

«Liz Truss sera reçue par la Reine ce mardi pour succéder formellement à Boris Johnson et mercredi elle sera confrontée aux questions de Boris Johnson», explique John Curtice, politologue et professeur à l’Université de Strathclyd, à CNEWS.

Une confrontation et des annonces attendues

«On nous a également promis qu'elle ferait une sorte d'annonce sur ce qu'elle va faire au sujet de la crise énergétique dans la semaine. Peut-être jeudi ou vendredi. La question difficile est de savoir comment elle va pouvoir répondre aux questions de l'ex-Premier ministre mercredi à 12h sans avoir de réponse à cette question ?», s’interroge le spécialiste.

Pour le politologue, les premières annonces de la 15e cheffe de gouvernement britannique vont concerner le pouvoir d’achat. «Elle va peut-être faire ce que l'opposition et les compagnies d'énergie disent depuis un certain temps, c'est-à-dire annuler l'augmentation et geler les prix aux niveaux actuels», indique-t-il.

«Elle pourrait essayer de le faire en faisant en sorte que les compagnies d'énergie contractent un prêt que le gouvernement garantira (…) Cela présente certains avantages politiques pour elle.»

Le pouvoir d’achat, première préoccupation des Britanniques

Liz Truss va donc entrer au siège du gouvernement britannique dans un contexte économique et social tendu marqué par une guerre en Ukraine, une inflation dépassant les 10% et des prix qui ne cessent de grimper.

«Nous attendons que Liz Truss trouve une solution pour la crise du pouvoir d’achat», souligne John Curtice.

«Au début de la campagne, ni Liz Truss ni Rishi Sunak n'avaient vraiment mesuré l'ampleur du défi auquel ils étaient confrontés. Ils étaient engagés dans un débat sur la meilleure façon de s'engager dans la gestion macroéconomique. Mais au fur et à mesure que la campagne avançait, Liz Truss a été dépassée par des questions beaucoup plus urgentes, à savoir comment éviter que beaucoup de gens aient de graves problèmes financiers», estime John Curtice.

«Bien que l'on s'attende à ce que Liz Truss inclue dans son programme les réductions d'impôts, celles-ci seront désormais complétées par des mesures concernant les prix de l'énergie. Elles pourraient même inclure quelques aides», assure-t-il.

Enfin, pour réussir dans cette nouvelle tâche, Liz Truss devra faire preuve de transparence, selon John Curtice, contrairement à Boris Johnson : «Boris Johnson a été renversé parce qu'en fin de compte, sa relation légendaire et relativement lâche avec la vérité n'était plus supportable pour ses députés».  

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