Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l’URSS est mort, mardi 30 août à Moscou. L’intégralité de la classe politique internationale a été dithyrambique envers ce dernier, qui laissera sans aucun doute un héritage considérable.
Avant-gardiste, réformateur, homme de paix, digne de confiance, les mots n’ont pas manqué pour qualifier Gorbatchev. Les dirigeants internationaux se sont livrés à une pluie d’hommages. Instigateur de la fin de la guerre froide avec les États-Unis, Gorbatchev a été un des éléments principaux pour empêcher une troisième guerre mondiale. En effet, sa relation avec les chefs occidentaux a été le tronc principal vers une fin heureuse.
Une relation de chien et chat avec Reagan
Dans les années 80, Reagan et Gorbatchev sont alors à la tête des deux plus grosses puissances mondiales, qui entretenaient des liens détériorés, mais ont longtemps travaillé vers une issue favorable. Les deux hommes s’invectivaient parfois par presse interposée mais ont fini par se faire confiance.
À l’image de cette première rencontre en 1985. Un moment historique et plus que jamais décisif dans les négociations, même si elle n’a pas été un franc succès. La suite de celle-ci a abouti à la fin de la guerre froide et de la course aux armements.
François Mitterrand, l’un des premiers dirigeants à faire confiance à Gorbatchev
Arrivé au pouvoir, Mikhaïl Gorbatchev avait pour mission d’une reconquête de l’occident toujours méfiant des intentions de ce dernier. L’ancien président français et l’ancien secrétaire général de l’URSS semblaient tenir une relation sous fond de profond respect. En témoignent les mots de François Mitterrand adressés à lui avant leur première rencontre officielle lors d’une interview : «une personnalité éminente qui a le sens du dialogue».
Le rendez-vous qui a suivi a davantage renforcé les relations entre les deux. Une rencontre qui a eu lieu à Latche, place symbolique dans laquelle le chef de l’état français recevait uniquement sa famille ainsi que d’autres grands dirigeants. Ce lieu agit comme une volonté pour Mitterrand de réaffirmer les qualités des liens personnels qui l’unissaient au président de l’URSS. Deux visions du monde qui se rejoignaient, et qui ont été bénéfiques sur l’avancée vers la fin de la Guerre froide, notamment sur la réunification de l’Allemagne.
Gorbatchev et Kohl, relation affectueuse basée sur un respect profond
Alors que leur relation a mal débuté, notamment avec une comparaison douteuse d'Helmut Kohl, le lien entre les deux s’est peu à peu transformé vers une relation plus que respectueuse, voire affectueuse. Les deux hommes se comprenaient et s’écoutaient. Une rencontre entre les deux avait conduit à un accord sur l’intégration de tout le territoire allemand dans l’OTAN. Une précieuse étape vers la paix. Au moment de la mort de l’ex-chancelier allemand qui a arraché la réunification de l’Allemagne, Helmut Kohl, Gorbatchev lui rendait un vibrant hommage qui en dit long sur la relation entretenue entre les deux. «C'était sans aucun doute une personnalité exceptionnelle qui laissera son empreinte dans l'Histoire allemande, européenne et internationale». Nul doute que l’ex-chancelier allemand aurait eu, à minima, les mêmes propos pour le prix Nobel en 1990.