La sécheresse est telle en Somalie qu'elle a forcé un million de personnes à tout quitter, faute d'eau et de nourriture. L'ONU et le Conseil norvégien pour les réfugiés lancent un «énorme signal d'alarme».
Une terrible sécheresse s'est abattue en janvier 2021 sur la Somalie et persiste depuis. Ce jeudi 11 août, l'ONU et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) ont indiqué que cet épisode a atteint un niveau sans précédent, déplaçant un million de personnes à travers le pays, dont plus de 755.000 rien que cette année.
Le franchissement de ce cap doit être considéré comme «un énorme signal d'alarme», selon le directeur du NRC en Somalie, Mohamed Abdi. «La famine hante désormais le pays entier, déplore-t-il. Nous voyons de plus en plus de familles obligées de tout abandonner car il n'y a littéralement plus d'eau ni de nourriture dans leurs villages. Il est urgent d'augmenter le financement de l'aide avant qu'il ne soit trop tard».
Une forte insécurité alimentaire
Selon les deux organisations, cette période de sécheresse historique qui frappe la Somalie depuis deux ans n'avait pas été observée depuis plus de 40 ans. Le nombre de personnes souffrant d'une très forte insécurité alimentaire s'élève déjà à 5 millions et devrait passer à plus de 7 millions dans les mois à venir. Les effets du dérèglement climatique et la hausse des prix des denrées alimentaires, liée à la guerre en Ukraine, exacerbent cette terrible situation.
Aussi, si les mauvaises récoltes et la baisse de la production animale se généralisent, si les prix continuent d'augmenter et si l'aide humanitaire ne parvient pas aux plus vulnérables, alors l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) prédit que la famine s'installera dans huit régions somaliennes d'ici à septembre.
Selon Magatte Guisse, représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Somalie, la situation du pays «était déjà une des plus sous-financées avant cette dernière crise». Aujourd'hui, les ressources «sont tout simplement insuffisantes».
En juin dernier, le HCR a estimé avoir besoin de 42,6 millions de dollars (environ 41,2 millions d'euros) pour aider 1,5 million de personnes. Il s'agit de déplacés internes, de réfugiés mais aussi de membres de communautés d'accueil touchés par la sécheresse, en Ethiopie, au Kenya et en Somalie. Sur ce budget global, 9,5 millions de dollars seraient attribués à cette dernière.