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Royaume-Uni : le mouvement «Don’t pay UK» incite les Britanniques à ne pas payer leurs factures énergétiques

Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu au Royaume-Uni pour protester contre la flambée des prix de l'énergie. [Niklas HALLE'N / AFP]

Le coût de l'énergie continue d'augmenter au Royaume-Uni et des dizaines de milliers de Britanniques menacent de ne plus payer leurs factures.

Face à la hausse des prix de l'énergie, des dizaines de milliers de Britanniques choisissent la désobéissance civile. Ils font partie du mouvement «Don't pay UK», qui incite les citoyens à ne pas payer leurs factures énergétiques afin de faire pression sur le gouvernement ainsi que les fournisseurs d'énergie et faire baisser les prix.

Les militants anonymes à l'origine de cette campagne née en juin dernier espèrent rallier un million de personnes à leur cause. Pour l'heure, le décompte sur leur site internet affiche un peu plus de 94.000 participants. L'idée est de cesser de payer à partir du mois d'octobre, lorsque le plafond des prix de l'énergie augmentera à nouveau en Angleterre, en Ecosse et au pays de Galles.

D'après les informations du Guardian, ce dernier a déjà augmenté de 54% en avril, soit une hausse annuelle de 693 livres (environ 820 euros) pour des millions de foyers. Avec la nouvelle augmentation attendue au 1er octobre, la facture annuelle moyenne devrait atteindre 3.358 livres (3.973 euros), contre 1.400 livres (près de 1.660 euros) à la même période l'année dernière.

Parmi ceux qui rejoignent «Don't pay UK», beaucoup se disent tout simplement incapables de régler une telle somme. Les militants misent ainsi sur l'effet de masse pour faire entendre leur voix. «Même si une fraction de ceux d'entre nous qui paient par prélèvement automatique arrêtent les paiements, cela suffira à mettre les compagnies énergétiques en difficulté, et elles le savent. Nous voulons les amener à la table et les forcer à mettre fin à cette crise», écrivent-ils sur leur site.

«PAS UNE IDÉE NOUVELLE» 

Cette initiative n'est évidemment pas au goût du gouvernement britannique, qui juge cet appel au non-paiement «hautement irresponsable». Cela ne fera «que faire grimper les prix pour tous les autres», prédit un porte-parole.

«Bien qu'aucun gouvernement ne puisse contrôler les prix mondiaux du gaz, nous fournissons 37 milliards de livres sterling d'aide aux ménages, y compris la réduction de 400 livres sterling sur les factures d'énergie, et 1.200 livres de soutien direct aux ménages les plus vulnérables pour aider à faire face au coût de la vie», ajoute-t-il.

Mais les membres de «Don't pay UK» restent convaincus de pouvoir obtenir gain de cause s'ils sont assez nombreux. Ils soulignent notamment que «le non-paiement de masse n'est pas une idée nouvelle, cela s'est produit au Royaume-Uni à la fin des années 1980 et 1990, lorsque plus de 17 millions de personnes ont refusé de payer la Poll Tax». Une mobilisation qui avait contribué, par la suite, à faire tomber le gouvernement de Margaret Thatcher.

Certains experts financiers et associations conseillent toutefois à ceux qui rejoignent le mouvement de bien se renseigner sur les éventuelles conséquences d'un non-paiement. L'association caritative Stepchange souligne notamment que les factures de gaz et d'électricité sont considérées comme prioritaires. Si elles ne sont pas réglées, elles peuvent donc justifier l'intervention d'une agence de recouvrement de créances ou même l'installation d'un compteur à prépaiement, ordonnée par le tribunal.

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