Le ministère américain de la Sécurité intérieure a annoncé, lundi soir, mettre fin à une politique de l'ère Trump consistant à renvoyer au Mexique les demandeurs d'asile pendant l'examen de leurs dossiers par les tribunaux.
Une annonce qui fait du bruit. Le ministère américain de la Sécurité intérieure s’attaque à l'une des mesures migratoires de Donald Trump, à savoir le renvoi au Mexique des demandeurs d’asile alors que leur dossier est examiné par les tribunaux.
Cette annonce est intervenue quelques heures après qu'un juge a levé une injonction qui empêchait l'administration du président américain Joe Biden d'abroger les «Protocoles de protection des migrants» (PPM), une mesure surnommée «Rester au Mexique» (Remain in Mexico).
Très critiquée par les associations de défense des droits civiques, «Rester au Mexique» avait été mise en œuvre en 2019, sous la présidence de Donald Trump qui avait fait de la lutte contre l'immigration illégale un des marqueurs de sa politique.
La mesure sera abolie «de manière rapide et ordonnée», a écrit le ministère dans un communiqué.
Les «PPM présentent des défauts endémiques, imposent des coûts humains injustifiables et détournent des ressources et du personnel d'autres efforts prioritaires visant à sécuriser notre frontière», a justifié le ministère.
une Victoire pour Biden
Peu après son entrée en fonction, Joe Biden avait tenté d'y mettre un terme pour une approche se voulant plus humaine de l'immigration. Mais des États gouvernés par les républicains, dont le Texas, avaient contesté en justice la décision et obtenu gain de cause.
Le gouvernement a alors retravaillé le projet et saisi la Cour suprême qui, le 30 juin, a finalement validé l'annulation du décret migratoire par l'administration de Joe Biden.
Depuis le début de cette politique, en janvier 2019, jusqu'à sa suspension initiale sous Biden, au moins 70.000 personnes ont été renvoyées au Mexique, selon l'American Immigration Council.
Pendant le mandat de Biden, plus de 200.000 personnes tentant d'entrer illégalement dans le pays ont été arrêtées à la frontière chaque mois et renvoyées, soit en vertu du PPM, soit en vertu d'une politique distincte, liée à la pandémie de Covid-19, bloquant les personnes à la frontière.