Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, s'est exprimée après sa visite à Taïwan qui a provoqué la colère de la Chine. Elle a affirmé que les Etats-Unis «ne permettraient pas» à Pékin d'isoler Taïwan.
Un voyage qui a provoqué la colère de la Chine. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, s'est rendue à Taïwan ce 2 août, malgré les avertissements de Pékin. Elle s'est justifiée depuis le Japon - dernière étape de sa tournée asiatique - en déclarant que les Etats-Unis ne «permettraient pas» à la Chine d'isoler Taïwan.
La Chine considère ce territoire autonome de 23 millions d'habitants comme l'une de ses provinces. Elle estime qu'elle n'a pas encore réussi à la rattacher au reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile en 1949. Par conséquent, elle s'oppose à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, y compris les contacts officiels entre l'île et d'autres pays, comme les Etats-Unis.
Des exercices militaires chinois d'une ampleur inédite ont donc été lancés ce 4 août après la visite de Nancy Pelosi, que Pékin considère comme «une grave violation» des engagements américains à son égard. Des missiles balistiques ont été tirés et certains seraient tombés dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon.
La Chine «ne décide pas nos déplacements»
«Les Chinois ont procédé à ces tirs, utilisant probablement notre visite comme un prétexte», a commenté Nancy Pelosi lors d'une conférence de presse ce 4 août à Tokyo. «Ils ont essayé d'isoler Taïwan», a-t-elle ajouté, rappelant que Pékin avait au printemps rejeté l'appel des Etats-Unis à autoriser la participation du territoire autonome à l'assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mais «ils n'isoleront pas Taïwan en nous empêchant de nous y rendre. Nous avons eu des visites de haut niveau, des sénateurs au printemps, de manière bi-partisane (...) et nous ne leur permettrons pas d'isoler Taïwan», a-t-elle poursuivi. «Ils ne décident pas nos déplacements.»
Cette tournée dans la région «ne visait pas à changer le statu quo ici en Asie, à changer le statu quo à Taïwan», a assuré Nancy Pelosi. Elle «concernait le Taïwan Relation Act», loi votée par le Congrès américain en 1979 et qui caractérise les relations entre les Etats-Unis et Taïwan, mais aussi «la politique Etats-Unis / Chine, tous les textes de loi et accords qui ont régi nos relations».
Depuis 1979, Washington ne reconnaît qu'un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien - en particulier via les ventes d'armes - aux autorités taïwanaises.
Concernant les relations sino-américaines, Nancy Pelosi a jugé que si les Etats-Unis «ne s'exprimaient pas au sujet des droits de l'homme en Chine à cause de (nos) intérêts commerciaux, nous perdrions alors toute autorité morale pour parler des droits de l'homme n'importe où dans le monde».