En direct
A suivre

Nancy Pelosi : une tournée asiatique teintée de tensions diplomatiques

Nancy Pelosi a entamé sa tournée asiatique ce lundi, en rencontrant le premier ministre singapourien Lee Hsien Loong. [Handout / Singapore's Ministry of Communications and Information / AFP]

C’est avec une première étape à Singapour que Nancy Pelosi, présidente de la chambre des représentants américains, a entamé sa tournée des pays asiatiques, entretenant le flou quant à un éventuel arrêt à Taïwan, qui attiserait les tensions entre Pékin et Washington.

Un déplacement périlleux. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a entamé ce lundi 1er août à Singapour une tournée en Asie. Mais elle est restée assez vague sur les destinations que celle-ci couvrirait. Dimanche elle avait précisé qu'elle conduirait «une délégation du Congrès dans la région indo-pacifique pour réaffirmer l'engagement inébranlable de l'Amérique envers ses alliés et amis dans la région».

Et Madame Pelosi d'ajouter que, cette tournée consistera dans la tenue de «(...) réunions de haut niveau pour discuter de la manière dont nous pouvons promouvoir nos valeurs et nos intérêts communs (...)», et ce, en évoquant des destinations comme Singapour, la Corée du Sud, le Japon et la Malaisie, en prenant soin d'éluder l'épineuse question Taïwanaise.

Ces dernières semaines, les tensions diplomatiques sous-jacentes entre Pékin et Washington s'étaient accrues à la faveur d'une potentielle visite de Mme Pelosi dans l'île autonome revendiquée par Pékin. La Chine ne manquerait de considérer comme une provocation toute visite de Taïwan par un représentant du rang de Nancy Pelosi, aussi brève cette visite puisse-t-elle être.

UNE FRONTIÈRE TÉNUE ENTRE DIPLOMATIE ET MENACES

Il est assez commun que des responsables américains se rendent à Taïwan pour exprimer leur soutien ou celui des Etats-Unis à l'île, mais une visite de la cheffe des députés américains sur l'île n'a pas eu de précèdent depuis 25 ans, avec le prédécesseur de Mme Pelosi, Newt Gringrich en 1997.

«Si elle ose s'arrêter à Taïwan, ce sera le moment d'allumer le baril de poudre (...) dans le détroit de Taïwan», a tweeté lundi Hu Xijin, ancien rédacteur en chef du global times, un tabloïd chinois ultra-nationaliste.

Bien que les Etats-Unis ne reconnaissent qu'un unique gouvernement chinois, occultant de facto le gouvernement et la présidence Taïwanaise, Washington soutient de manière stratégique le pays et le président Biden a déclaré à plusieurs reprises que les Etats-Unis défendraient militairement Taïwan si la Chine envahissait le territoire de l'île autonome.

A l'occasion d'un rare appel téléphonique entre Joe Biden et Xi Jinping, ce dernier avait averti son homologue américain qu'il ne devait pas «jouer avec le feu», alors même qu'un porte-parole de la diplomatie chinoise qualifiait une éventuelle visite de Mme Pelosi à Taïwan de «ligne rouge».

Hasard du calendrier ? L'armée taïwanaise a effectué la semaine dernière ses plus importants exercices militaires annuels, qui comprenaient des simulations d'interceptions d'attaques chinoises, sur le modèle de la guerre en Ukraine, et des combats qui y ont lieu dans les villes.

A Taïwan, les avis sont partagés sur l'éventualité d'une visite de Nancy Pelosi dans le pays. Des responsables de l'opposition, comme du parti au pouvoir ont cependant appelé à ne pas céder sous la pression chinoise. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités