Afin d’enrayer la propagation de la variole du singe, l’OMS a conseillé mercredi aux hommes qui ont des relations avec d’autres hommes de limiter leur nombre de partenaires.
Moins de contacts pour moins de cas. Face à la flambée de la variole du singe, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a clairement conseillé mercredi au groupe le plus touché par la maladie - les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes - de réduire le nombre de partenaires sexuels.
Le meilleur moyen de se protéger «est de réduire le risque de se retrouver exposé» à la maladie, a expliqué le directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'un point presse à Genève.
«Pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, cela veut aussi dire, pour le moment réduire le nombre de vos partenaires sexuels et échanger des informations avec tout nouveau partenaire pour être en mesure de les contacter» en cas d'apparition de symptômes, pour qu'ils puissent s'isoler, a expliqué le Dr. Tedros, qui a déclenché samedi le plus haut niveau d'alerte de son organisation pour tenter de juguler la maladie.
Cinq décès liés à la maladie
Plus de 18.000 cas de variole du singe ont été détectés dans le monde depuis le début du mois de mai en-dehors des zones endémiques en Afrique. La maladie a été signalée dans 78 pays jusque-là et 70 % des cas sont concentrés en Europe et 25 % dans les Amériques, a précisé, le patron de l'OMS.
Cinq personnes sont mortes de la maladie - toutes en Afrique - et environ 10 % des cas nécessitent une admission à l'hôpital pour tenter d'atténuer la douleur que connaissent les patients.
«Ce message de réduction du nombre de partenaires vient des communautés elles-mêmes», a expliqué Andy Seale, qui à l'OMS est chargé de faire passer le message auprès de la population qui est aujourd'hui presque exclusivement touchée : celle des hommes plutôt jeunes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui multiplient le nombre de partenaires.
Andy Seale reconnaît que ce type de recommandation ne peut pas être efficace sur une longue durée et aussi qu'il doit s'accompagner d'informations précises sur les symptômes, de tests et d'un accès facile à un médecin en cas de doute pour s'isoler au plus vite.
La variole du singe n'est pas en l'état actuel des connaissances considérée comme une maladie sexuellement transmissible et tout le monde peut la contracter. Le contact peau à peau direct mais aussi les draps ou vêtements infectés sont des vecteurs de transmission de la maladie.
L'OMS insiste aussi beaucoup sur la nécessité d'éviter toute stigmatisation d'une communauté précise, qui pourrait amener ses membres à cacher la maladie, ne pas se faire soigner et continuer à la répandre.