Deux ONG ont déposé plainte à Paris contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, accusé d'avoir commandité l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. «MBS» sera reçu ce jeudi dans la soirée à l'Elysée.
Les défenseurs des droits humains en colère. Ce jeudi, une plainte pour complicité de torture et de disparition forcée, en lien avec l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, a été déposée à Paris contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Dirigeant de facto de l'Arabie Saoudite, il doit rencontrer Emmanuel Macron à l'Elysée dans la soirée pour un «dîner de travail».
La plainte de 42 pages a été déposée par les associations Democracy for the Arab World Now (DAWN) et Trial International. Le document affirme que celui qu'on surnomme «MBS» «est un complice de la torture et de la disparition forcée de Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre 2018» et qu'il «ne bénéficie pas de l'immunité de poursuite car, en tant que prince héritier, il n'est pas chef d'Etat».
En mai 2021, un rapport déclassifié de la CIA avait rendu le prince héritier responsable de l'assassinat du journaliste saoudien, critique du pouvoir.
Une visite qui crée la polémique
La venue de Mohammed ben Salmane en France, marquant le retour en grâce de l'Arabie saoudite sur la scène internationale, est très critiquée par les défenseurs des droits humains.
La fiancée de Jamal Khashoggi s'est dite «scandalisée» que le président français Emmanuel Macron reçoive à dîner l'homme accusé d'avoir commandité l'assassinat de son époux.
En 2021, le chef d'Etat français avait déjà été l'un des premiers dirigeants occidentaux à rencontrer «MBS» après le scandale provoqué par l'assassinat du journaliste.