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Arabie saoudite, Israël... Joe Biden entame une tournée périlleuse au Moyen-Orient

Joe Biden doit rencontrer successivement les dirigeants israélien, palestinien et saoudien. [BRENDAN SMIALOWSKI / AFP]

Joe Biden entame ce mercredi une tournée diplomatique au Moyen-Orient qui va le mener d'Israël en Arabie saoudite. Conflit israélo-palestinien, journaliste tuée en Cisjordanie, affaire Jamal Khashoggi... Le voyage s'annonce périlleux pour le président américain.

Un chemin semé d'embûches pour Joe Biden. Le président américain entame ce mercredi 12 juillet un voyage très attendu au Moyen-Orient avec des étapes en Israël, en Cisjordanie puis en Arabie saoudite.

Joe Biden doit atterrir mercredi soir en Israël, où il rencontrera le Premier ministre intérimaire Yaïr Lapid. Après une journée à Jérusalem et une visite du mémorial de la Shoah Yad Vachem, le président américain se rendra brièvement à Bethléem pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le conflit israélo-palestinien sera au menu des discussions avec les deux dirigeants, après un nouveau regain de tensions au printemps. L'administration Biden, qui a repris son dialogue et son aide aux Palestiniens - coupée sous la présidence de Donald Trump - pourrait annoncer de nouveaux engagements cette semaine, notamment concernant la couverture 4G et 5G des territoires palestiniens. Toutefois, aucune avancée dans le processus de paix entre Israël et Palestine n'est prévue.

L'ombre de la journaliste tuée Shireen Abu Akleh

Une ombre planera sur la visite de Joe Biden dans le pays : celle de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée en mai lors d'un raid israélien. Washington a annoncé que la reporter avait «vraisemblablement» été tuée par un tir provenant d'une position israélienne, en ajoutant ne pas avoir de raison de croire à une volonté délibérée de tuer la correspondante vedette d'Al-Jazeera alors qu'elle couvrait le 11 mai une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.

Vendredi, l'avion présidentiel Air Force One effectuera un vol direct et inédit entre l'Etat hébreu et l'Arabie saoudite, pays qui ne reconnaît pas son existence. Joe Biden se rendra précisement à Jeddah pour une rencontre déjà très décriée avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, dit «MBS».

En campagne, Joe Biden avait promis réduire la monarchie saoudite au rang de «paria» pour l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi. Une fois élu, il a déclassifié un rapport concluant que «MBS» avait bien «validé» ce meurtre.

joe biden sous le feu des critiques

Mais depuis, la guerre en Ukraine a éclaté et propulsé les cours du brut à des niveaux plus vus depuis la crise financière de 2008. Washington voudrait donc que le premier exportateur de brut du monde ouvre les vannes pour faire baisser le prix élevé de l'essence, qui plombe les chances des démocrates aux élections législatives de novembre. De quoi inciter le président américain à mettre de côté les préoccupations liées aux droits humains.

Sous le feu des critiques, Joe Biden a tenu à justifier la nécessité de cette rencontre dans une longue tribune publiée dans le Washington Post. Assurant que ses «vues sur les droits humains sont claires et durables», le démocrate de 79 ans met en avant sa volonté de «contrer» la Russie, de se mettre dans «la meilleure position possible» face à la Chine et d'assurer une «plus grande stabilité» au Moyen-Orient.

«Pour faire ces choses, nous devons avoir une relation directe avec les pays qui peuvent y contribuer. L'Arabie saoudite en est un», explique Joe Biden. L'éventuelle photo d'une poignée de main avec «MBS» risque pourtant de détériorer un peu plus son image alors que son impopularité atteint des sommets en Amérique.

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