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Guerre en Ukraine : la conférence de Lugano pour la reconstruction s'est ouverte en Suisse

Le président suisse Ignazio Cassis accueille le Premier ministre de l’Ukraine Denys Chmygal pour la conférence de Lugano. [MICHAEL BUHOLZER / POOL / AFP]

L'armée russe continuait ce lundi de pilonner l'est de l'Ukraine et de progresser dans son plan de conquête de l'ensemble du Donbass, après sa prise de la ville stratégique de Lyssytchansk, au moment où, en Suisse, la Conférence de Lugano prépare déjà la phase de reconstruction.

Le président Volodymyr Zelensky devrait souligner aujourd'hui la tâche colossale qui attend l'Ukraine pour se relever des destructions de l'armée russe, lors d'une conférence de deux jours en Suisse chargée de dessiner les contours de la future reconstruction.

La «tâche est vraiment colossale» ne serait-ce que dans les territoires libérés, a reconnu dimanche Volodymyr Zelensky, en évoquant la conférence. Ses hôtes suisses espéraient sa venue en personne mais il participera -comme il en a désormais l'habitude- par visioconférence à cette réunion rassemblant les responsables des alliés de l'Ukraine, des institutions internationales mais aussi le secteur privé.

L'exercice est difficile. L'issue de ce conflit, qui fait rage depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février, reste encore très incertaine malgré une aide militaire et financière conséquente des alliés et une avance russe bien moins rapide que prévu.

Une conférence planifiée avant la guerre

Si le chef d’Etat ukrainien reste au pays, son Premier ministre Denys Chmygal, le président du parlement, Rouslan Stefantchouk, et une délégation forte d'une centaine de personnes sont arrivés dès dimanche à Lugano.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, dont le pays vient de prendre la présidence de l'UE pour six mois, ainsi que son homologue Mateusz Morawiecki, de Pologne, pays qui accueille de loin le plus de réfugiés ukrainiens, seront à Lugano pour dessiner l'ébauche d'une sorte de «Plan Marshall», du nom du programme économique américain qui avait permis de relever l'Europe occidentale des ruines de la deuxième guerre mondiale.

La conférence avait été planifiée bien avant la guerre et devait initialement se concentrer sur les réformes en Ukraine et notamment la lutte contre une corruption endémique. Si on doit surtout parler reconstruction à Lugano, le sujet reviendra certainement sur le tapis en raison des sommes en jeu et des risques de détournement.

Feuille de route

Lugano n'a pas vocation à être une conférence de donateurs -où chacun annonce le montant de son aide- mais doit plutôt définir les principes et les priorités d'un processus de reconstruction.

La Kyiv School of Economics (KSE) a estimé les dommages causés jusqu'à présent aux bâtiments et aux infrastructures à près de 104 milliards de dollars. L'économie du pays aurait déjà perdu 600 milliards de dollars, selon certaines estimations.

La Banque européenne d'investissement (BEI) doit proposer la création d'un nouveau fonds pour l'Ukraine, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros, selon des sources au fait du plan.

Le Royaume-Uni, l'un des alliés les plus actifs de l'Ukraine, soutiendra notamment la reconstruction de la ville et de la région de Kiev, à la demande du président Zelensky, a indiqué le Foreign Office dimanche.

Londres compte également travailler avec Kiev et ses alliés pour accueillir la conférence sur la relance de l'Ukraine en 2023 et établir un bureau dans la capitale du Royaume-Uni pour aider à coordonner ces efforts de reconstruction.

Greenpeace et des ONG ukrainiennes ont choisi de promouvoir les énergies renouvelables et de dénoncer le nucléaire (la centrale de Tchernobyl se trouve en Ukraine) en dressant une éolienne factice non loin du lieu de la conférence.

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