L'enquête sur la mort de 21 jeunes en juin dernier après une soirée dans un bar de nuit informel d'un township d'East London, en Afrique du Sud, se poursuit. Les premières analyses toxicologiques rendues ce mardi n'ont pas été concluantes, évoquant toutefois la présence de méthanol dans le sang des victimes.
Le mystère reste entier. Après la mort de 21 jeunes fin juin dans un bar d'East London, en Afrique du Sud, les conclusions des premières analyses toxicologiques ont été rendues publiques mardi 19 juillet. Si elles n'ont apporté aucune conclusion à l'enquête, la présence de méthanol dans le sang des victimes intrigue.
Les analyses réalisées par un laboratoire du Cap ont révélé la présence d'alcool dans le sang des victimes, mais pas à un taux mortel, a expliqué Litha Matiwane, du service de Santé de la province du Cap oriental. «Ce que nous avons déterminé comme taux d'alcoolémie, va de 0,50 à 2,60 grammes par litre de sang, ce qui ne permet pas de conclure à une toxicologie létale», a-t-il poursuivi.
Concernant le monoxyde de carbone, les niveaux de saturation d'hémoglobine dans le sang vont de 3,3% à 21%, largement en dessous du seuil létal de 50%, a-t-il ajouté.
Des traces de méthanol dans le sang
En revanche, les analyses ont détecté du méthanol dans le sang de toutes les victimes. Le taux de méthanol n'a pu être déterminé et fera l'objet d'analyses complémentaires. Le méthanol est une forme d'alcool, utilisé comme combustible, somme pesticide, comme solvant ou antigel, et qui est extrêmement toxique pour l'homme en cas d'ingestion ou d'inhalation.
Pour l'heure, les autorités se montrent prudentes et n'imputent pas les décès des 21 jeunes au méthanol dans l'attente des recherches complémentaires. «D'autres tests sont en cours pour identifier exactement la cause du décès. Nous ne pouvons pas dire à ce stade où ils ont obtenu le méthanol, que ce soit par l'alcool ou autre chose. C'est encore inconnu», a expliqué au Washington Post.
Reste que les circonstances de l'affaire posent question. Les corps de 17 jeunes avaient été retrouvés dans le bar, sans blessures apparentes. Quatre autres avaient succombé à l'hôpital dans les heures suivantes.
Les autorités avaient écarté la possibilité d'une bousculade mortelle. Des témoins avaient en outre évoqué une «odeur étouffante», tandis que d'autres suggéraient une intoxication ou un empoisonnement.
Le propriétaire du bar clandestin doit comparaitre le 19 août devant un tribunal pour y répondre d'accusation de vente d'alcool à des mineurs. Deux de ses employés, de 33 et 34 ans, ont déjà reçu une amende de 2.000 rands (120 euros) pour le même motif, selon la police sud-africaine.