D’après le dernier rapport de l’Unesco publié, ce jeudi 23 juin, 152 sites culturels ukrainiens ont été détruits depuis le début de la guerre en Ukraine, en février dernier.
152 sites culturels ont été partiellement ou totalement détruits en près de quatre mois de guerre en Ukraine, a annoncé, ce jeudi 23 juin, l'Organisation des nations unies pour la science, l'éducation et la culture (Unesco).
«Selon les vérifications effectuées par ses experts, 152 sites culturels ont été détruits partiellement ou totalement en raison des combats, dont 70 édifices religieux, 30 bâtiments historiques, 18 centres culturels, 15 monuments, 12 musées et 7 bibliothèques», indique l'Unesco dans un communiqué.
Les régions de Donetsk et de Kharkiv principalement touchées
Les régions de Donetsk (45 sites), Kharkiv (40) et Kiev (26) sont les plus touchées, selon l’Unesco. «Ces atteintes répétées aux sites culturels ukrainiens doivent cesser», a affirmé Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco. «Le patrimoine culturel, sous toutes ses formes, ne saurait en aucun cas être pris pour cible», a-t-elle poursuivi.
Mi-avril, Lazare Eloundou Assomo, le directeur du centre du patrimoine mondial de l'Unesco, avait déjà fait état d'une centaine de sites endommagés ou détruits, dont «des monuments historiques, certains (datant) du XIe, XIIe siècle et d'autres à l'architecture de l'époque soviétique».
la Russie doit protéger le patrimoine culturel de l'Ukraine en cas de conflit armé
«On a également des églises, des cathédrales, avec des objets liturgiques uniques, des théâtres, comme celui de Marioupol, des bibliothèques et d'autres bâtiments d'archives, des monuments construits à la gloire de l'histoire de l'Ukraine», avait-il listé, qualifiant ces destructions de «dramatiques».
Signataires de la convention de la Haye de 1954, l'Ukraine et la Russie ont l'obligation de protéger le patrimoine culturel en cas de conflit armé, a rappelé Audrey Azoulay. Les sept sites ukrainiens classés au patrimoine mondial n'ont toutefois pas été endommagés à ce jour, selon l'organisation onusienne.
Mais les bombardements qui s’intensifient de jour en jour dans différentes villes du pays pourraient causer la disparition de ces sites (Sainte-Sophie de Kiev, l’ensemble historique de la ville de Lviv, l’arc Géodésique de Struve, la résidence des métropolites de Bucovine et de Dalmatie, les Tserkvas en bois de la région des Carpates, la cité antique de Chersonèse Taurique et les forêts primaires anciennes de hêtres des Carpates).
Audrey Azoulay avait déclaré, le jeudi 3 mars 2022, lors d’un communiqué de presse, qu’il fallait agir face à l’escalade des scènes de violence : «Il nous appartient de préserver ce patrimoine culturel comme témoin du passé, mais aussi vecteur de paix pour l’avenir, que la communauté internationale a le devoir de protéger et de sauvegarder pour les générations futures. C’est également pour protéger l’avenir que les institutions éducatives doivent être sanctuarisées».