A partir de ce 2 juin, et jusqu'à dimanche 5 juin, le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de sa reine. A cette occasion, Stéphane Bern revient pour CNEWS sur le mythe que représente Elizabeth II pour son peuple, ainsi que son aspect protecteur malgré les tourmentes traversées par la Grande-Bretagne.
Quelle est l’ambiance au Royaume-Uni avant ce jubilé de la reine Elizabeth II ?
Il y a de grandes expectatives de l’autre côté de la Manche. Les gens ont conscience que cet événement ne se reproduira plus. Un jubilé de platine n’arrive qu’une fois dans l’histoire. Il y a un sentiment d’unicité et de fierté de participer à un événement aussi historique.
Que représente la reine pour les Britanniques ?
C’est une femme à laquelle les gens sont très attachés. C’est un mythe vivant. Elle est entrée vivante dans la légende, et malgré tout, elle est restée une dame très ordinaire et normale. Elle représente l’Angleterre, ses passions, sa campagne… C’est un roc dans les tempêtes que traverse la Grande-Bretagne. Les gens ont envie de la remercier d’être là et de servir aussi fidèlement depuis 70 ans.
Il y a une comme une ferveur pour, à la fois, la remercier, mais aussi la célébrer, ce sont les deux sentiments qui dominent en Angleterre.
Peut-on dire qu’elle fait partie de la famille de tous les Britanniques ?
Absolument. Elle est la mère de la nation. Au fond, il y a très peu de choses qui rassemblent les gens. Il y a le football et la famille royale. La population a beaucoup d’affection pour la reine car, malgré toutes les épreuves qu’elle traverse, elle reste vaillante et incarne l’unité. C’est un mythe. Mais un mythe qui ressemble aux gens, ce qui justifie cette adoration.
En quoi leur ressemble-t-elle ?
Elle est une femme charmante, gentille. Ce n’est pas une intellectuelle, mais en même temps elle est très informée. Elle est pleine de bon sens et très humaine. Un personnage historique qui dégage une grande simplicité. Elle a rencontré pratiquement tous les Britanniques depuis 70 ans. C’est une figure iconique, légendaire et familière.
Est-elle une figure apaisante dans la période mouvementée que traverse la Grande-Bretagne ?
En effet. Il faut reconnaître que tout se dégrade depuis quelque temps. Que ce soit le royaume, la situation en Irlande et en Ecosse. Dans ce contexte, la reine donne le sentiment que rien de grave ne peut arriver tant qu’elle sera là. Elle cache tous les dérèglements. Sous son manteau d’Arlequin, la situation n’est pas brillante.
Sa présence aux festivités est-elle rassurante compte tenu des nombreuses rumeurs sur son état de santé ?
Je pense que oui, les gens sont assez rassurés. Il y a eu plusieurs alertes, notamment lors de son absence pour l’ouverture solennelle du Parlement. En même temps, pour un tel événement il faut beaucoup marcher et la reine a un vrai problème de mobilité, ce qui est compréhensible pour une dame de 96 ans.
Elle est plutôt en forme actuellement. Elle a le «good spirit» comme disent les Anglais. A titre personnel, j’ai trouvé très drôle le fait que les gens remercient la reine d’être allée au «Horse Show», plutôt que d’aller à l’ouverture du Parlement.
Ce jubilé est-il aussi l’occasion pour la reine de retisser des liens avec certains membres de la famille royale ?
Elle voit déjà tout le monde. En revanche, si nous savons que tout le monde sera là, le 2 juin, on ne verra pas Meghan Markle et le prince Harry aux côtés de la reine. Ni le prince Andrew d'ailleurs, par rapport à ses affaires un peu scandaleuses.
La France a-t-elle prévu de rendre hommage à la reine Elizabeth ?
Oui, la France va faire un très beau geste avec un très beau cadeau de la part d’Emmanuel Macron.